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Il y a des années, un chimiste me disait que l''on avait une mauvaise approche du pétrole. On ne voyait qu'une source d'énergie qui nous servait à nous chauffer ou à nous déplacer. Cette vision vient d'un environnement qui a migré vers un environnement urbain ou le seul équipement technologique est la voiture ou l'avion qui passe dans le ciel. L'industrie chimique ou pétrochimique n'a pas disparu ( sauf de notre environnement immédiat ). Il y a encore une dizaine d'années, nous avions des friches industrielles qui nous rappelaient que le pétrole ne servait pas qu'à faire avancer nos voitures. La preuve, la pénurie de matière première pour les équipements des hôpitaux ( le plexiglas et le polycarbonate pour les écrans de protection , les flacons, les pipettes, les plaques pour les analyses ). La pétrochimie est aussi un fournisseur d'adjuvants et de solvants qui ne seront pas encore remplacés avant quelques années. Si la pétrochimie n'avait aucun avenir, les secteurs industriels associés ne devraient rien valoir. Et pourtant BP a revendu sa branche pétrochimie pour faire respirer ses finances ( Les Echos : 29 juin 2020 ). Le véhicule électrique est polluant car il utilise les mêmes éléments que le véhicule thermique ( Frein, pneumatique... ) et les émissions liées à ces éléments sont loin d'être négligeables. ( Imaginez un véhicule électrique sans pneu et sans frein ! ). Il suffit de lire les articles : La pollution méconnue des pneus et freins de voitures ( qui est disponible sur le net ). Ou encore : L'usure des freins, des pneus et des revêtements routiers pourrait bientôt représenter la première source d'émissions atmosphériques de particules liées au trafic routier, ( dossier AUTOPLUS ). De plus, un véhicule électrique a une masse bien plus élevée qu'un véhicule thermique. Il n'est pas utile d'aller jusqu'au SUV qui frise les 2 tonnes, il suffit de se souvenir du poids d'une 2 Cv ... A ceux qui vont prendre comme argument la sécurité d'un véhicule moderne lors des crash tests, à 30 Kms en ville, on ne risque pas de déplacer le moteur dans l'habitacle lors d'un choc frontal, même si on ne touche pas aux freins. Comme disait le PDG de Peugeot, les futurs acheteurs des véhicules autonomes seront ceux qui sont déjà assis à l'arrière, pour l'hydrogène, il rappelait aussi qu'il y a 30 ans, on lui promettait l’hydrogène pour tous dans 30 ans, 30 ans après, il entend les mêmes paroles. La France n'a aucune ressource pétrolière ( ne compter pas sur le pétrole du bassin parisien ni sur le gaz de LACQ ). La dernière mine d'uranium française a ainsi fermé ses portes en mai 2001 ( Source IRSN ) . Il est facile de présenter le pétrole comme une source d'énergie inutile ( surtout quand on n'en a pas ). C'est oublier un peu vite que la majorité des objets qui nous entoure n'existerait pas sans pétrole. Si le marché automobile thermique français est en chute, ce n'est pas forcément à cause de l'appétence pour les véhicules électriques, mais peut-être à cause des prix des véhicules. Le prix des véhicules représente un frein non négligeable. Ce n'est pas anodin si Renault a choisi d'importer un véhicule chinois au moyen de sa marque DACIA. ( article : La Dacia Sping électrique sera "made in China" , sur le site challenges.fr ).
Quand les véhicules thermiques sont arrivés à Paris, les parisiens ont vu dans ces nouveaux moyens de déplacement un progrès évident dans la qualité de vie. Le tétanos associé au crottin de cheval ne serait plus qu'un lointain souvenir.

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