Barrage hydroélectrique de Roselend et sa retenue d'eau. (©EDF-Dominique Guillaudin)
L'hiver 2022-2023 faisait l'objet de nombreuses craintes dans le contexte de la crise énergétique, mais la sécurité d'approvisionnement électrique en France métropolitaine a été assurée durant toute la période, a souligné le gestionnaire de réseau RTE ce 16 mars.
Une forte baisse de la consommation, principal bouclier anti-coupures avec...
En septembre 2022, RTE avait présenté 16 scénarios prévisionnels pour l’hiver 2022-2023 « selon plusieurs déterminants de la sécurité d’approvisionnement en électricité, sur lesquels pesaient alors de fortes incertitudes ». Selon ces scénarios, le gestionnaire de réseau envisageait d'émettre entre 0 et 28 alertes EcoWatt. In fine, RTE a pu éviter durant tout l'hiver l'émission de signaux dits « Ecowatt rouge » qui consistent à « appeler les particuliers, entreprises et collectivités à réduire volontairement leur consommation lors des pointes par un message simple ».
Et plus qu'à la météo (l'hiver a été « relativement doux avec quelques périodes de froid marquées »), c'est grâce à la forte baisse de consommation d’électricité de tous les consommateurs français et aux importations depuis les voisins européens. Concrètement, RTE impute les trois quarts de la chute de consommation d'électricité en France métropolitaine à des efforts de sobriété (volontaires ou contraints par les prix élevés, avec une chute estimée d'environ 20 TWh durant l'hiver 2022-2023) et à seulement un quart aux conditions météorologiques relativement clémentes (effet baissier d'environ 7 TWh sur la consommation).
... les importations, avec une première en 2022 depuis 1980
Les interconnexions électriques ont fonctionné de manière « relativement fluide » durant l'hiver 2022-2023 et ont permis de pallier les problèmes de disponibilité du parc nucléaire et la baisse des stocks hydrauliques, souligne RTE.
RTE prend ainsi l'exemple de la courbe de charge du 12 décembre 2022, jour « froid » ayant fait l'objet d'importants appels de puissance sur le réseau électrique. Ce jour-là, la puissance disponible du parc nucléaire avoisinait 40 GW (contre une disponibilité moyenne historique de 50 GW à cette période) et « les imports ont contribué à l’équilibre du système (~10 GW à la pointe du matin) ».
Pour rappel, la France a, en 2022, importé plus d'électricité qu'elle en a exporté pour la première fois depuis 1980, « avec un solde importateur net de 16,5 TWh, ce qui représente un peu moins de 4 % de la consommation nationale d’électricité ».