Les partisans de l’agriculture biologique craignent que le terme de « biocarburant » soit associé à leur activité. (©photo)
Les biocarburants et les agrocarburants sont deux dénominations qui désignent a priori la même chose, à savoir des carburants produits à partir de biomasse. Le terme d’ « agrocarburants » est toutefois plus restrictif : il n'inclut notamment pas les carburants issus de la biomasse forestière ou des algues. Ces deux termes ne sont donc pas totalement substituables.
La langue anglaise ne retient qu’une seule appellation : « biofuel ». La traduction directe de ce terme, « biocarburant », est la plus utilisée en France(1). En mai 2013, un amendement à un projet de loi est déposé afin que les carburants produits à partir de produits agricoles soient qualifiés dans les textes de loi français d’agrocarburants.
Selon cet amendement(2), le terme de biocarburants laisse supposer que ces carburants sont parfaitement respectueux de l’environnement. Or, la culture des plantes à l’origine des biocarburants de 1re génération (à partir de céréales, soja, colza, etc.) mobilise l’apport de nombreux intrants (engrais, produits phytosanitaires, etc.) et occupe des terres arables. Le préfixe « bio » n'est donc pas considéré comme légitime selon certains observateurs.
Cet amendement est finalement rejeté en commission mixte paritaire(3). Le mot « agrocarburant » est alors jugé imparfait, n'étant pas approprié aux biocarburants de 2e génération (produits à partir de matière cellulosique comme le bois ou de déchets) et de 3e génération (à partir de microorganismes comme les microalgues). De plus, un changement de terminologie aurait pu engendrer des difficultés juridiques (entre législation nationale et européenne) et pratiques de compréhension par le grand public.