Les importations de combustibles fossiles de l'UE auraient rapporté près de 44 milliards d’euros à la Russie depuis le début de l'invasion en Ukraine. (©Pixabay)
Les exportations de combustibles fossiles ont rapporté à la Russie près de « 63 milliards d’euros au cours des deux premiers mois de la guerre en Ukraine », selon une étude publié ce 28 avril par le CREA (Centre for Research on Energy and Clean Air)(1).
71% des revenus provenant de l’Union européenne
Les trois principaux importateurs de combustibles fossiles de la Russie depuis le début de l’invasion en Ukraine sont (en valeur) :
- l’Allemagne (près de 9,1 milliards d’euros au cours des 2 premiers mois du conflit) ;
- l’Italie (6,9 milliards d’euros) ;
- la Chine (6,7 milliards d’euros).
La France arrive en 6e position des principaux importateurs de combustibles fossiles russes (pour un montant de 3,8 milliards d’euros). Au total, l’Union européenne aurait compté pour 71% des revenus de la Russie liés à ses exportations de gaz, de pétrole et de charbon au cours des 2 premiers mois de la guerre (en particulier pour 90% des revenus russes liés aux livraisons de gaz par gazoduc)(2).
Des pays importateurs « complices » de la Russie
Compte tenu du niveau des exportations actuelles et des prix élevés des différents combustibles fossiles, les revenus de la Russie liés à ces exportations sont « très supérieurs » au niveau des dernières années selon le CREA. La poursuite des importations de combustibles fossiles provenant de Russie constitue ainsi « la principale lacune des sanctions imposées » à ce pays, souligne Lauri Myllyvirta, analyste du CREA qui juge les pays importateurs « complices » de l’intervention russe en Ukraine.
Même sans embargo, les « sanctions limitées » déjà entreprises et « l'évitement des approvisionnements russes » ont réduit de 20% les livraisons de pétrole brut depuis la Russie vers les ports étrangers au cours des 3 premières semaines d’avril en comparaison avec les mois de janvier-février 2022, avant le début de la guerre (même si les livraisons vers l’Inde, l’Égypte et « d’autres destinations inhabituelles » ont augmenté).
Les importations de gaz de l’UE (tant par voie maritime sous forme de GNL que par gazoduc) ont en revanche augmenté au cours des 3 premières semaines d’avril (toujours par rapport à janvier/février 2022).
Pour rappel, le groupe russe Gazprom a annoncé le 27 avril avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne (pour n’avoir pas effectué de paiement en roubles comme l’a récemment exigé le Kremlin). Les ministres européens en charge de l'énergie se réuniront en session extraordinaire ce 2 mai pour apporter une réponse concertée sur ces sujets.