Presque trois quarts de la Terre sont recouverts d’eau et environ 97% de cette eau est salée. (©photo)
Le dessalement ou désalinisation d’eau consiste à extraire de l’eau douce à partir d’eau salée (eau de mer ou saumâtre(1)). Il permet entre autres d’augmenter les ressources disponibles d’eau potable(2).
Théoriquement, dessaler 1 m3 d’eau moyennement salée à des conditions isentropiques (température constante) nécessite une quantité d’énergie estimée à 536 Wh. Dans les faits, les deux principaux procédés actuels de dessalement consomment 5 à plus de 30 fois plus d’énergie :
- la distillation(3), procédé thermique consistant à chauffer l’eau salée dans une chaudière ou à l’aide du rayonnement solaire jusqu’à évaporation. La vapeur d’eau s’échappant est condensée pour récupérer de l’eau douce. La consommation énergétique de ce procédé avoisine 15 kWh par m3 d’eau dessalée;
- l’osmose inverse, procédé consistant à appliquer une pression sur un volume d’eau salée au travers d’une membrane semi-perméable retenant le sel et les autres impuretés. La consommation énergétique peut dans ce cas être réduite entre 2,5 et 3 kWh par m3.
Notons que les installations de distillation sont parfois intégrées au sein d’une centrale thermique afin de réduire les coûts du dessalement, en récupérant de l’énergie « fatale » qui serait perdue sans cette utilisation. Il est également possible d’utiliser, pour dessaler de l’eau, de l’électricité provenant d’unités de production renouvelables intermittentes aux heures de faible demande (évitant que l’électricité soit également perdue, faute de stockage).
A fin 2014, les Nations Unies comptabilisaient près de 16 000 usines de dessalement, d’une capacité totale de production de 70 millions de m3 d’eau par jour. Au total, le dessalement absorberait près de 75 TWh/an, soit l’équivalent d’environ 0,4 % de la consommation électrique mondiale. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les principaux producteurs d’eau dessalée au monde.