- Source : Terra Nova
En 2022, les prix de gros de l’électricité en Europe se sont envolés, suivant largement l’évolution des prix du gaz. Cette flambée des prix a suscité de nombreuses inquiétudes et interrogations des consommateurs. En particulier sur la logique du « merit order » qui consiste à caler les prix sur le coût marginal de la dernière centrale appelée, généralement une centrale à gaz en période de forte consommation.
Dans la publication ci-après mise en ligne le 16 janvier par le think tank Terra Nova, Nicolas Goldberg et Antoine Guillou(1) soulignent qu'une réforme d’ampleur des marchés de l'électricité est « désormais urgente, mais il faut veiller à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ». Ils contestent notamment « de nombreuses fausses bonnes idées » (à l'image du plafonnement temporaire des prix de l’électricité produite à partir de gaz dit « système ibérique »), voire des solutions « dangereuses » comme la « sortie pure et simple du marché européen ».
Les auteurs proposent deux catégories de mesures pour surmonter la crise actuelle : pour les marchés de gros européens de l’électricité d'une part, et sur les marchés de détail d'autre part « dont dépendent la majorité des consommateurs finaux ». Ils recommandent entre autres d'introduire « une réforme permettant de concilier la planification des investissements et l’optimisation à court terme du système électrique [...] avec l'extension du système de « contrats pour différence » (contracts for difference ou CfD) déjà en vigueur pour les énergies renouvelables à l’ensemble du parc de production décarbonée (sur la base d’un critère d’émissions de CO2 à respecter) ».
- Nicolas Goldberg est responsable du pôle Energie de Terra Nova. Antoine Guillou est ingénieur et économiste de l'énergie, adjoint (PS) à la mairie de Paris.