Des croisières au gaz naturel liquéfié

En 2014, près de 6,4 millions d’Européens ont réalisé une croisière. Près de la moitié d’entre eux ont navigué sur des bateaux du groupe Costa. (©Costa)

L’italien Costa Croisières a annoncé mardi avoir commandé deux navires qui seront principalement propulsés à partir de gaz naturel liquéfié (GNL). Explications.

Des géants des mers qui se veulent plus « écologiques »

Costa Croisières a officialisé sa commande de deux navires qui se distingueront à double titre. Naviguant sous pavillon italien, ils mesureront près de 337 m de long et seront, selon la compagnie italienne, les plus grands jamais conçus avec 2 605 cabines et une capacité de 6 600 passagers par navire.

Ces deux géants disposeront surtout de moteurs hybrides de moyenne vitesse à quatre temps qui seront alimentés avec du GNL (gaz naturel refroidi à très basse température sous forme liquide). Le GNL sera stocké au sein de 3 réservoirs à une pression allant jusqu’à 4 bars et d’un volume cumulée d’environ 3 500 m3. Ce carburant alternatif devrait fournir 100% de l’énergie des navires en mer.

Les moteurs hybrides pourront toutefois utiliser du diesel marin (MGO) de retour au port ou en cas d’indisponibilité du GNL. L’usage du GNL devrait permettre de réduire les émissions de CO2 du navire d’environ 25% par unité d’énergie par rapport au MGO. Selon Costa Croisières, l’usage du GNL ne présente pas de plus grands risques que les carburants traditionnels : les vapeurs de GNL mélangés à l’air ne sont pas explosives en milieu non confiné et la température d’auto-inflammation est très élevée (580°C contre 250°C dans le cas du diesel marin).

Vers une large flotte alimentée au GNL ?

Les deux paquebots seront construits par les chantiers Meyer à Turku en Finlande. Ils devraient être livrés entre 2019 et 2020. Aida Cruises, la filière allemande du groupe Costa, a également annoncé récemment avoir commandé 2 navires qui seront alimentés au GNL. Ceux-ci seront construits sur les chantiers navals de Meyer situés à Papenbourg en Allemagne. Au total, le contrat entre Carnival, maison-mère du groupe Costa, et Meyer Werft s’élève à plusieurs milliards de dollars.

Les cours peu élevés du GNL(1) encouragent la conversion de flottes de bateaux à ce carburant alternatif malgré le coût des navires à motorisation hybride. Au niveau européen, la directive 2014/94/EU encourage le déploiement d’infrastructures dédiées aux carburants alternatifs (dont les points de ravitaillement en GNL) et les États-membres doivent faire part de leurs plans d’actions d’ici novembre 2016.

En mars 2015, la société de classification DNV répertoriait 59 navires en service disposant d’une motorisation alimentée par du GNL. A l’horizon 2020, ce nombre pourrait dépaser le millier de navires.

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