La supraconductivité pourrait permettre de transporter de l’électricité sans pertes en l’absence de résistance électrique. (©EDF-Stéphanie Jayet)
Un volume d’électricité produit ne peut être acheminé jusqu’au consommateur final sans pertes. L’essentiel de ces pertes est lié au passage du courant électrique dans les matériaux conducteurs qui lui opposent une résistance : cela provoque une perte d’énergie qui se traduit par un dégagement de chaleur. Ce phénomène est appelé effet Joule.
A puissance délivrée égale, plus la tension est élevée et l’intensité réduite, plus les pertes en lignes (proportionnelles au carré de l’intensité) sont faibles. Le courant transite donc sur les lignes électriques à haute et très haute tension sur le réseau de transport d’électricité français (63 000 à 400 000 volts). Sur les réseaux de distribution (acheminement à la plupart des consommateurs finaux(1)), la tension est réduite et les pertes sont donc plus importantes. Sur ces différents réseaux, le courant alternatif est utilisé en partie pour cette raison : il permet d’élever les tensions, de réduire les intensités donc de limiter les pertes.
Sur le réseau de transport d’électricité, le gestionnaire RTE déclare un taux de pertes compris entre 2% et 2,2% depuis 2007. Sur les réseaux de distribution, le gestionnaire ERDF (qui exploite près de 95% de ces réseaux) annonce que les pertes s’élèvent au total à près de 6 % de l’énergie acheminée(2) (20 TWh/an).
En incluant l’autoconsommation des postes de transformation et les pertes dites « non techniques » (fraudes, erreurs humaines, etc.), les pertes d’électricité en France entre le lieu de production et de consommation avoisinent 10% en moyenne.