- Source : Académie des sciences
L’Académie des sciences a chargé son comité de prospective en énergie (CPE) de réfléchir sur la question de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schiste. Dans un contexte de crise et face au poids important des importations d’énergies fossiles (14 milliards d’euros pour le seul gaz naturel en 2012), elle juge infondé le rejet a priori de ces ressources non conventionnelles sans examen attentif.
Le 21 novembre dernier, l’Académie a rendu publiques neuf recommandations à caractère scientifique votées en séance plénière, les aspects économiques et juridiques étant « mentionnés à titre indicatif ». Elle réclame en premier lieu un effort de recherche soutenu sur les gaz de schiste en France, tant au niveau des laboratoires universitaires que d’organismes plus spécialisés. Les géologues et autres spécialistes du sous-sol doivent parallèlement être sollicités pour effectuer une évaluation précise des ressources nationales de gaz de schiste. La mise en place d’une autorité scientifique, indépendante et pluridisciplinaire, est prônée pour suivre ces actions.
Dans le cas d’une éventuelle exploitation sur la base des conclusions précédentes, l’Académie des sciences précise la nécessité d’être particulièrement vigilants au suivi environnemental, à la gestion de l’eau ou encore à l’étanchéité à long terme des exploitations. Des recherches de méthodes alternatives à la fracturation hydraulique doivent être effectuées bien que cette dernière soit actuellement perçue par l’Académie comme la seule solution « utilisable en pratique ».
L’Académie des sciences recommande enfin la réalisation de tests dans le respect de la législation, c'est-à-dire sans fracturation hydraulique (mais avec forages horizontaux) dans des zones déjà fracturées de vieux bassins charbonniers. La distinction entre gaz de schiste et gaz de charbon n’a qu’une « portée limitée » car ils suivent des processus géologiques similaires.