Parc éolien de Borssele 1 & 2 (©Ørsted)
Près de 2,9 GW de nouvelles capacités éoliennes offshore ont été installées dans les eaux européennes en 2020, « un niveau conforme aux prévisions pré-Covid » selon le dernier rapport de l’association Wind Europe publié le 8 février(1).
L’état des lieux de l’éolien offshore en Europe
En 2020, 356 nouvelles éoliennes offshore(2) réparties entre 9 parcs ont été mises en service dans les eaux européennes (l’Europe est ici entendue au sens large en incluant le Royaume-Uni et la Norvège) selon Wind Europe. Ce n’est ni le Royaume-Uni, ni l’Allemagne qui a installé le plus d’éoliennes offshore en 2020 mais les Pays-Bas (+ 1 493 MW, soit près de la moitié des nouvelles installations européennes en 2020), devant la Belgique (+ 706 MW). Suivent les géants de l’éolien offshore britannique (+ 483 MW) et allemand (+ 219 MW), ainsi que le Portugal (+ 17 MW).
La puissance unitaire moyenne des nouvelles éoliennes offshore en 2020 est de 8,2 MW, « avec deux tiers des nouveaux parcs en travaux utilisant des turbines » de plus grande puissance encore. En 2020, Wind Europe souligne d’importantes commandes pour l’éolienne Haliade-X de 13 MW de General Electric (Siemens Gamesa a également annoncé une éolienne de 14 MW)(3).
Au total, 5 402 éoliennes offshore, d’une puissance cumulée d’environ 25 GW, étaient connectées au réseau électrique européen à fin 2020. Celles-ci sont réparties entre 116 parcs éoliens eux-mêmes situés dans 12 pays différents. Près des trois quarts de la puissance éolienne offshore en Europe est répartie entre deux pays : le Royaume-Uni (42% du total européen) et l’Allemagne (31%).
La France dispose d'une seule installation éolienne offshore connectée au réseau électrique (démonstrateur de Floatgen de 2 MW), rappelle WindEurope. (©Connaissance des Énergies, d'après WindEurope)
Les objectifs très ambitieux de la Commission européenne
Wind Europe entrevoit des perspectives radieuses pour l’éolien offshore en Europe, faisant état d’un niveau de financement record de 26,3 milliards d’euros pour de nouveaux projets en 2020, dont environ la moitié pour les deux plus grands parcs à l’étude (Hollandse Kust Zuid 1-4 de 1,5 GW et Dogger Bank A & B de 2,4 GW).
Le rapport de Wind Europe souligne également l’attrait croissant pour l’éolien flottant (plus de 7 GW de projets au cours de la prochaine décennie), en particulier en France(4), en Norvège et au Royaume-Uni.
Pour rappel, la Commission européenne a présenté en novembre 2020 sa stratégie relative aux énergies renouvelables en mer dans laquelle elle fixe pour ambition de porter la puissance éolienne offshore dans l'UE (hors Royaume-Uni donc) à 60 GW en 2030 et à 300 GW d’ici 2050. Pour atteindre ces objectifs très élevés, la Commission européenne estime ainsi que « près de 800 milliards d’euros seront nécessaires d’ici à 2050 »(5).
L’éolien offshore permettrait de produire « 2% de toute l’électricité consommée en Europe » selon les dernières données communiquées par WindEurope (donnée portant sur 2019 et incluant le Royaume-Uni). Bien que cette production soit intermittente, le facteur de charge moyen de l’éolien offshore - en moyenne 38% en Europe en 2019 - est bien supérieur à celui de l'éolien terrestre (24,7% en France métropolitaine en 2019). Wind Europe estime même que les nouveaux parcs éoliens offshore en développement « affichent des facteurs de charge dépassant 50% ».