Plaque de cuisson vitrocéramique. (©Pixabay-congerdesign)
La CRE (Commission de régulation de l'énergie) a publié ce 10 mai son bilan de l’ouverture des marchés de détail de l’énergie en France à fin 2022 (accessible en fin d'article).
État des lieux à fin 2022
Pour rappel, tous les consommateurs français ont, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence pu souscrire à partir de juillet 2007 à des offres dite « de marché » dont les prix sont librement fixés par contrat, soit auprès d’un fournisseur « historique » (principalement EDF pour l’électricité et Engie pour le gaz mais aussi des « ELD » implantées localement), soit auprès d’un fournisseur « alternatif ». Auparavant, les consommateurs étaient soumis aux seuls tarifs réglementés de vente (TRV) fixés par les pouvoirs publics, qui sont encore proposés aujourd’hui à une partie des consommateurs par les seuls fournisseurs historiques.
À fin 2022, 21,6 millions de clients « résidentiels » (autrement dit les ménages) sur un total de 34,2 millions de ménages consommant de l'électricité en France (soit 63,2%) avaient toujours un contrat au tarif réglementé (contre 36,8% à un prix de marché, essentiellement chez des fournisseurs alternatifs).
Pour le gaz naturel, la proportion de ménages ayant encore un contrat au tarif réglementé à fin 2022 s'est réduite à 24%, alors que la fin de ce tarif réglementé est imminente (les consommateurs résidentiels et les copropriétés consommant moins de 150 000 kWh par an sont les derniers clients à disposer d'un tarif réglementé et ce dernier doit disparaitre au 1er juillet 2023(1)).
Dans un contexte de crise énergétique marqué par l'envolée des prix de gros du gaz et de l'électricité en Europe et la mise en place d'un bouclier tarifaire en France, le développement des offres de marché s'est « nettement ralenti, que ce soit en électricité ou en gaz » durant l’année 2022, souligne la CRE (pour l'électricité, + 572 000 offres de marché en 2022 contre + 1 449 000 en 2021).
Une inquiétude accrue quant aux prix
En septembre 2022, 89% des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête annuelle du médiateur de l'énergie déclaraient que l'énergie constituait « un sujet de préoccupation important » pour eux (contre 84% en 2021 et 70% en 2019). Et 69% des ménages français indiquaient restreindre le chauffage chez eux « pour ne pas avoir de factures trop élevées » (plus encore chez les jeunes consommateurs), contre 53% en 2020(2).
Dans ce contexte, la part des consommateurs déclarant dans l'enquête du médiateur avoir changé de fournisseur au cours de l'année écoulée « se stabilise autour de 30% depuis 2019 » et seuls 12% des ménages alors interrogés envisageaient un changement de fournisseur (contre 16% en 2021)(3).