Pour réduire les émissions de méthane, des recherches portent sur des compléments alimentaires permettant de limiter les flatulences des bovins et sur des nouvelles techniques de culture du riz nécessitant moins d’irrigation. (©Pixabay)
Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) seraient responsables à elles seules de près de 80% du réchauffement climatique observé. Elles focalisent à ce titre l’attention publique mais les émissions de méthane (CH4) ont également un impact important en matière de réchauffement et la concentration de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère a fortement augmenté ces dernières années(1).
Les émissions mondiales de méthane se sont élevées à près de 592 millions de tonnes en 2017 selon les dernières données disponibles(2). Ces émissions de méthane seraient pour environ 60% d’origine anthropique et pour 40% d’origine naturelle (zones humides, dégel du permafrost libérant des hydrates de méthane, etc.).
Plus de 60% des émissions liées aux activités humaines sont elles-mêmes imputées à l’agriculture et au traitement de déchets. L’élevage de ruminants (éructations des ruminants, fermentation des fumiers) et la culture du riz basée sur l’inondation de parcelles sont des activités particulièrement émissives de méthane.
Environ 30% des émissions anthropiques de méthane proviendraient par ailleurs de l’exploitation et du transport d’énergies fossiles. Les 10% d’émissions anthropiques restantes seraient dues à la combustion de biomasse et de biocarburants (essentiellement à la combustion du bois).
Précisons qu’une tonne de méthane est réputée avoir un pouvoir de réchauffement global (PRG) 84 fois plus élevé en moyenne qu’une tonne de CO2 sur une période de temps de 20 ans. Compte tenu de sa courte durée moyenne de séjour dans l’atmosphère (de l’ordre de 9 ans), son PRG diminue par rapport au CO2 au fil du temps. Sur une période de 100 ans, échelle de temps généralement retenue dans les bilans d’émissions, chaque tonne de méthane est créditée d’un PRG de 28 et est ainsi comptabilisée comme 28 tonnes d’équivalent CO2.