Vue 3D de l'usine de liquéfaction de Cove Point qui est en cours de construction aux États-Unis. (©Dominion Energy)
Alors que la Russie inaugure aujourd’hui son site de Yamal en Sibérie, l’EIA(1) a publié ses dernières prévisions sur les exportations américaines de gaz naturel liquéfié (GNL).
Vers un triplement des capacités d’exportation de GNL d’ici 2019
En Louisiane, une quatrième unité du site de liquéfaction de Sabine Pass (le seul actuellement en service aux États-Unis) a atteint sa pleine production en septembre 2017. Elle porte ainsi à près de 2,8 milliards de pieds cubes par jour (soit près de 29 milliards de m3 par an) la capacité de liquéfaction de gaz des États-Unis « contigus » (hors Alaska, Hawaï et territoires américains d’outre-mer) selon l’EIA.
Une cinquième unité de liquéfaction est actuellement en construction sur le site de Sabine Pass. Dans l’État du Maryland, l’usine de liquéfaction de Cove Point, actuellement construite à 97%, devrait être mise en service d’ici la fin de l’année 2017 (avec une capacité de liquéfaction de 0,75 milliard de pieds cubes par jour).
L’EIA fait état de 4 autres projets en cours dont la mise en service est prévue d’ici à fin 2019 : Elba Island LNG (capacité totale de 0,3 milliard de pieds cubes par jour) dans l’État de Géorgie, Freeport LNG (2,1 milliards de pieds cubes par jour) et Corpus Cristi (1,2 milliard de pieds cubes par jour) au Texas ainsi que Cameron LNG (1,8 milliard de pieds cubes/jour) en Louisiane. Au total, les États-Unis « contigus » pourraient tripler le niveau de leurs capacités totales d’exportation de GNL d’ici à fin 2019 selon l’EIA (de l'ordre de 100 milliards de m3 de gaz par an à cet horizon).
Les États-Unis, bientôt en tête des exportations de GNL avec l’Australie et le Qatar ?
Fin février 2016, le site de liquéfaction de Sabine Pass a effectué ses premières livraisons de GNL à destination du Brésil. En novembre 2017, il a exporté 2,7 milliards de pieds cubes de gaz par jour (soit de l’ordre de 75 millions de m3 par jour). L’EIA prévoit que le « taux d’utilisation » du site reste supérieur à 90% durant l’hiver 2017/2018 en raison de la forte demande de gaz attendue et des prix « spot » élevés du GNL en Asie et en Europe.
Pour rappel, les États-Unis sont déjà les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel (750 milliards de m3 en 2016 selon BP). Grâce à l’exploitation du gaz de schiste, le pays pourrait en outre compter pour près de 40% de la hausse de production mondiale d’ici 2022 selon l’Agence internationale de l’énergie.
La montée en puissance du GNL constitue ainsi « une seconde révolution » gazière (après le schiste) pour les États-Unis selon les termes de Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. D'ici à 2022, plus de la moitié de la hausse de production gazière américaine pourrait être exportée sous forme liquéfiée selon l'AIE, faisant alors des États-Unis un des principaux exportateurs mondiaux de GNL avec l’Australie et le Qatar(2).
En 2016, les flux de GNL ont permis de transporter 347 milliards de m3 de gaz naturel (volume à l'état gazeux). Cela représente près de 32% des flux totaux de gaz naturel dans le monde en 2016 selon BP (©Connaissance des Énergies)