Dans le passé, STX a déjà conçu 3 méthaniers alimentés au GNL pour GDF Suez. (©STX France)
La semaine dernière, la compagnie de transport Britanny Ferries a officialisé le lancement de la construction d’un des trois plus grands navires au monde alimentés au gaz naturel liquéfié (GNL). Ce ferry, prénommé PEGASIS, sera construit par STX France à Saint-Nazaire.
Un ferry breton de 210 m propulsé grâce au GNL
La compagnie bretonne Britanny Ferries travaille depuis octobre 2010 avec STX France sur la conception de son ferry PEGASIS (Power Efficient GAS Innovative Ship). La signature du contrat, officialisée le 14 janvier dernier, marque le début de sa construction. Le coût de ce navire est évalué à 270 millions d’euros. Il devrait être livré fin 2016 afin d’effectuer des traversées entre le Royaume-Uni, l’Irlande, la France et l’Espagne dès le début 2017.
En détails, ce géant propulsé au GNL mesurera 210 m de long par 32 m de large. Composé de douze ponts, il pourra accueillir 2 663 personnes à bord (dont 189 membres d’équipage) ainsi que 800 voitures. Le combustible principal du navire sera le GNL mais le navire pourra également fonctionner si besoin au MGO (carburant marin) : le PEGASIS sera équipé de 4 moteurs « Diesel dual-fuel » (GNL ou gazole) entraînant chacun un alternateur, pour une puissance totale de près 45 MW.
Le PEGASIS sera équipé d’une membrane spécifique permettant de stocker ce GNL à une pression proche de la pression atmosphérique. Conçue par la société française GTT (filiale de Totale de GDF Suez), cette membrane sera implantée dans la cuve de stockage au niveau du pont 1 du navire. La capacité totale de stockage de GNL atteindra 1 300 m3, un volume suffisant pour assurer chaque trajet, notamment entre le Royaume-Uni et l’Espagne, sans ravitaillement.
Une transition écologique du transport maritime
Pour rappel, les « navires écologiques » figuraient parmi les 34 plans de reconquête de « la Nouvelle France industrielle », présentés par François Hollande en septembre dernier. Il y était préconisé d’anticiper la réglementation pour la protection de l’environnement, notamment par le biais d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les concepteurs du PEGASIS mettent précisément en avant les performances du ferry en matière d’émissions : grâce à sa propulsion au GNL, ses émissions d’oxyde de soufre (SOx) et d’azote (NOx) pourraient respectivement être réduites de 99% et 80% par rapport aux ferries classiques (celles de CO2 de 20%). Le navire se trouvera ainsi bien en-deçà des normes sur les émissions des gaz d’échappement qui seront renforcées par la convention internationale Marpol le 1er janvier 2015.
Britanny Ferries parle de « transition écologique » pour présenter cette propulsion au GNL. D’ici à 2016, le transporteur s’est engagé à remotoriser en mode GNL trois autres de ses ferries, le Pont-Aven, l’Armorique et le Mont Saint Michel, trois navires de plus de 150 m de long.