Malgré leur poids économique, les supermajors ne contrôleraient que près de 5% des réserves mondiales de pétrole, l’immense majorité de ces réserves étant sous contrôle de compagnies nationales. (©BP)
Les principales sociétés pétrolières privées qui dominaient l’industrie pétrolière et gazière mondiale jusque dans les années 1970 étaient traditionnellement qualifiées de « majors » (comme dans l’industrie musicale). Aujourd’hui, les 5 plus importantes d’entre elles sont qualifiées de « supermajors » (parfois encore de « majors »). Précisons que ce terme ne s’applique pas aux compagnies nationales(1) dont certaines ont une plus grande production.
Les 5 supermajors sont par ordre de chiffre d’affaires en 2015 :
- Royal Dutch Shell (Pays-Bas)(2) : 272,2 milliards de dollars et une production de 3,0 millions de barils équivalents pétrole par jour contre 421,1 G$ et 3,1 Mbeb/j en 2014);
- ExxonMobil (États-Unis)(3) : 268,9 G$ et 4,1 Mbeb/j (contre 411,9 G$ et 4,0 Mbeb/j en 2014) ;
- BP (Royaume-Uni)(4) : 226,0 G$ et 3,3 Mbep/j (contre 359,8 G$ et 3,2 Mbep/j en 2014);
- Total (France)(5) : 165,4 G$ et 2,3 Mbep/j (contre 236,1 G$ et 2,15 Mbep/j en 2014) ;
- Chevron (États-Unis)(6) : 138,5 G$ et 2,6 Mbep/j (contre 200,5 G$ et 2,6 Mbep/j en 2014).
Les majors pétrolières ont ainsi très fortement affectées par la baisse des prix du pétrole qui a notamment fait chuter leur résultat net de 67% en moyenne en 2015. ConocoPhillips (États-Unis, 30,9 G$ et 1,6 Mbep/j en 2015)(7), qui s’est séparé de ses activités de raffinage et de chimie en 2012 (Phillips 66), est également parfois classé parmi les supermajors.
Ces sociétés sont nées de très importantes fusions à la fin des années 1990 comme Exxon-Mobil et Total-Fina-Elf en 1999. Elles sont parfois qualifiées en anglais par l’expression « Big Oil », terme péjoratif à l’origine qui désigne leur puissance économique et leur influence politique présumée.
Notons toutefois que la plus grande compagnie pétrolière au monde n’est pas une supermajor : il s’agit de l’entreprise nationale Saudi Aramco (Arabie saoudite) qui annonce extraire près de 10,2 millions de barils de pétrole brut(8) par jour en 2016, soit plus d'un dizième de la production mondiale.