La vision de…
Jean-Bernard Lévy
Président-directeur général d’EDF
L’électricité accompagne l’ère digitale. Elle est l’une des principales solutions permettant de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et donc contre le réchauffement climatique. L’électricité constitue l’un des leviers majeurs du développement économique et social. C’est ce qui nous permet d’affirmer que notre avenir est électrique.
On voit bien que les secteurs de l’énergie en général et de l’électricité en particulier sont, dans le monde, confrontés à des bouleversements majeurs. Il faut réussir la transition énergétique. Des attentes toujours grandissantes se manifestent. De nouveaux acteurs émergent et se positionnent sur des niches précises comme l’effacement ou les énergies renouvelables. De nouveaux entrants tentent de trouver leur place, comme les GAFA ou des start-ups. Des enjeux technologiques se présentent, à commencer par les réseaux intelligents, le stockage...
Dans un tel environnement, les grands acteurs intégrés qui, sur le modèle d’EDF, répondent à une vision d’ensemble et développent des compétences larges tout en s’ouvrant à de nouvelles formes de collaborations avec ce nouvel écosystème ont un rôle décisif à jouer. N’en doutons pas, c’est de ces acteurs-là que dépend largement la résolution des équations énergétiques de demain.
L’équation du réchauffement climatique. Pour que l’objectif climatique de la COP21 soit atteint, il est impératif que, dès 2050, l’électricité produite dans le monde le soit sans émettre de gaz à effet de serre. Dans cette perspective, les énergies nucléaire et renouvelables sont appelées à jouer un rôle déterminant, l’une, flexible, étant complémentaire des autres, par nature intermittentes.
La stratégie « CAP 2030 » d’EDF s’inscrit dans ce cadre, avec d’un côté la modernisation du socle nucléaire et de l’autre l’accélération du développement des énergies renouvelables (EnR). Ce mix de production qui est déjà très largement le nôtre fait d’EDF le leader mondial de l’électricité bas carbone, et c’est ce mix que nous allons conforter et développer.
Notre groupe est déjà le premier producteur d’EnR en Europe et détient des positions fortes aux États-Unis et dans une dizaine d’autres pays dans le monde entier. Notre objectif est de doubler nos capacités électriques installées d’EnR dans le monde d’ici à 2030. Nous investissons autant dans les EnR que dans les nouveaux projets nucléaires et nous travaillons activement à la mise au point de technologies nouvelles permettant d’augmenter les rendements des EnR, d’améliorer les performances du stockage ou de développer des réseaux de plus en plus intelligents permettant de marier les différentes sources de production centralisées ou décentralisées.
L’équation de la transition énergétique. Sait-on assez que les secteurs du bâtiment et des transports représentent à eux deux 60% de l’énergie consommée dans le monde, près des deux tiers provenant des énergies fossiles émettrices de CO2 ? Or, dans de tels secteurs, l’électricité a un rôle déterminant à jouer pour le climat en permettant de substituer aux combustibles fossiles une électricité produite sans émission de CO2. Cela signifie développer l’efficacité énergétique en délivrant des services nouveaux aux industries, aux collectivités locales et aux particuliers ; instaurer des usages efficaces de l’électricité dans les bâtiments comme le chauffe-eau thermodynamique, qui est aussi un excellent moyen de stockage ; ou généraliser les transports électriques collectifs et individuels.
Les clients et les territoires ont besoin d’être accompagnés dans leur démarche vers la transition énergétique, qui va de plus en plus les rendre acteurs de leurs propres consommations. Mais à côté des systèmes décentralisés intermittents et locaux qui vont se développer, un système centralisé et sécurisé, tel qu’assuré par un groupe comme le nôtre, restera essentiel.
L’équation du digital et des attentes nouvelles des consommateurs. Robotique, domotique, nouveaux services des technologies de l’information, objets connectés… Il n’y a pas de digital sans électricité. Seule cette électricité est capable de répondre aux nouveaux usages et aux nouvelles attentes des consommateurs, comme la capacité de développer des systèmes décentralisés de gestion des consommations attendus par des « consommacteurs », désireux d’adapter leurs comportements aux exigences de la transition énergétique.
La stratégie « CAP 2030 » est la réponse d’EDF à ces enjeux et à ces défis. C’est d’une véritable transformation qu’il s’agit et nous la déployons à marche soutenue en France et au-delà.