D'après les dernières estimations de l'AIE, la demande mondiale de pétrole pourrait dépasser 99 millions de barils par jour en 2020, soit 7,2% de plus qu'en 2014. (©Anadarko)
Les cours du prix du pétrole brut ont connu une baisse de près de 55% entre début juin 2014 et mi-janvier 2015. Cette chute est parfois expliquée par le faible niveau de la demande mondiale mais elle est surtout due à un « choc d’offre ». En effet, si la demande mondiale de pétrole(1) a continué à augmenter en 2014 (+0,7% par rapport à 2013), elle a « décroché » face à une production poursuivant sa croissance à un rythme près de trois fois plus rapide (+2%).
La demande mondiale de pétrole a atteint 92,4 millions de barils par jour (mbj) en 2014 contre 91,8 mbj en 2013 selon l’AIE. Cette hausse est moitié moins forte qu’en 2013 et inférieure aux prévisions. Le ralentissement de son rythme est principalement dû à une croissance économique plus faible qu’attendu et à la hausse modérée de la demande chinoise (+2,7% en 2014 soit la plus faible augmentation des deux dernières décennies).
Dans le même temps, la production mondiale a atteint 93,3 mbj en 2014 contre 91,4 mbj en 2013. Près de 1,6 mbj sur les 1,9 mbj supplémentaires ont été fournis par les États-Unis (exploitation du pétrole de schiste) et le Canada (schistes bitumineux).
L’AIE estime que la demande mondiale de pétrole va continuer à augmenter dans les années à venir mais à un rythme plus lent que celui envisagé dans ses projections début 2014 : cette hausse devrait avoisiner en moyenne 1,1 mbj supplémentaires par an d’ici à 2020. La baisse des prix, susceptible a priori de relancer la demande, est contrebalancée selon l’AIE par l’émergence d’économies moins « intensives » en pétrole et par la diminution programmée de la part de cette énergie dans les mix énergétiques nationaux.