Plateforme d'extraction d'huile de schiste utilisant la technique de fracturation hydraulique, Texas (©photo)
Bien que les médias français s’intéressent depuis peu à la fracturation hydraulique pour l’extraction des gaz de schiste, ce procédé existe depuis près de 70 ans. Il a surtout été utilisé aux États-Unis pour augmenter les rendements des puits de pétrole et de gaz naturel. Les premières fracturations hydrauliques expérimentales ont été réalisées en 1947 dans les champs gazifières de Hugoton, dans le Kansas. Leur première utilisation opérationnelle a été initiée par la compagnie pétrolière Halliburton dans le Texas en 1949.
Soulignons qu’en 1860, le principe de fracturation (non hydraulique) était déjà exploité aux Etats-Unis. De la nitroglycérine liquide était injectée en sous-sol puis explosait afin d’accroître la production des puits de pétrole. Elle cassait les roches emprisonnant le pétrole dans des réservoirs à faible perméabilité.
La fracturation hydraulique, basée sur l’injection dans le sous-sol d’eau sous pression, de sable et de solvants, était initialement peu rentable. Les progrès réalisés de 1950 à 1990 dans les techniques de forage horizontal et de fracturation hydraulique ont augmenté leur productivité et fait chuter leur coût d’exploitation. Notamment, le « multi-stage fracturing » mis au point au cours de la dernière décennie, a permis d’optimiser le procédé. Il consiste à effectuer plusieurs fracturations hydrauliques à des endroits choisis tout au long d’un forage horizontal, permettant environ 20 opérations de fracturations pour un seul forage.
Aujourd’hui, la fracturation hydraulique est principalement utilisée aux États-Unis. En 2015, elle a été employée pour extraire près de deux tiers de la production américaine de gaz naturel (contre moins de 7% en 2000).