La soif européenne de GNL américain en chiffres

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La guerre en Ukraine a eu un impact majeur sur le marché du GNL et les exportations américaines vers l’Europe. Ici, le terminal d'exportation de GNL de Cheniere Energy à Sabine Pass, dans le Golfe du Mexique. Au cours des 3 premiers mois de 2022, plus de 75% des cargaisons de Cheniere ont été livrées en Europe. (©Cheniere Energy)

Au cours des 4 premiers mois de 2022, les exportations américaines de GNL vers l’Union européenne et le Royaume-Uni ont triplé par rapport à la même période en 2021 selon les dernières estimations de l’EIA américaine (Energy Information Administration)(1).

Une réorientation des flux de GNL américain vers l’Europe

Entre début janvier et fin avril 2022, les États-Unis ont exporté en moyenne 11,5 milliards de pieds cubes de gaz par jour sous forme liquéfiée (GNL), soit 18% de plus qu’à la même période en 2021 grâce à des capacités d’exportations supplémentaires (Sabine Pass et Calcasieu Pass) et à une forte demande, provenant en particulier d’Europe.

Durant ces 4 premiers mois de 2022, les exportations américaines de GNL ont, dans 74% des cas, eu pour destination un pays européen (en incluant la Turquie) alors que l’Europe ne comptait que pour 34% de ce total à la même période en 2021. « Les prix spot élevés du gaz naturel sur les plateformes commerciales européennes ont incité les acteurs du marché mondial du GNL à offrir une flexibilité de destination dans leurs contrats pour fournir davantage de GNL à l'Europe », explique l’EIA.

Destinations du GNL américain depuis début 2020

Les États-Unis ont compté pour près de la moitié des importations européennes de GNL de janvier à avril 2022

L’EIA rappelle que les États-Unis étaient déjà devenus les principaux fournisseurs de GNL de l’UE et du Royaume-Uni en 2021 mais ils comptaient alors pour « seulement » 26% des importations européennes. Au cours des 4 premiers mois de 2022, cette part est passée à 49%.

Dans le même temps, les exportations de GNL américain vers l’Asie ont chuté de 51% de janvier à avril 2022 par rapport à la même période en 2021. La Chine, acheteur important, n’a en particulier reçu que 6 cargaisons de GNL au cours des 4 premiers mois de 2022, souligne l’EIA, « en raison des mesures de confinement liées à la pandémie, d'un hiver doux et des prix spot élevés du GNL qui ont réduit la demande » chinoise.

Pour rappel, les États-Unis sont devenus exportateurs nets de gaz naturel en 2017 et ont depuis augmenté significativement leurs exportations, tant par gazoduc que sous forme liquéfiée (GNL). En 2021, les flux de GNL ont compté pour 53,5% de l’ensemble des exportations américaines de gaz naturel (57,7% au 1er trimestre 2022). En 2022, les États-Unis pourraient, selon l’EIA, « dépasser l’Australie et le Qatar et devenir le plus grand exportateur mondial de GNL ».

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