- Source : Ifri
« 2020 et 2021 ont été des années charnières pour les technologies « CCUS » (Carbon Capture, Utilization, and Storage en anglais) en Europe » : 76 projets incluant des démonstrateurs sont en cours dans 16 pays, indique Sylvie Cornot-Gandolphe dans un rapport en anglais publié le 25 août par le Centre Énergie et Climat de l'Ifri. Au total, ces projets pourraient permettre de stocker près de 50 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an à l'horizon 2030, s'ajoutant aux 40 Mt de CO2 annuellement captés dans le monde à ce jour.
Si le CCUS est désormais reconnu comme une voie incontournable pour décarboner l'industrie mondiale, le rythme de développement des nouveaux projets est encore jugé trop lent : dans son scénario « Net Zero », l'Agence internationale de l'énergie juge nécessaire de pouvoir capter 1,6 milliard de tonnes de CO2 par an dans le monde en 2030 et 7,6 Gt de CO2 par an à l'horizon 2050.
En Europe, la Norvège (avec notamment son projet Northern Lights(1)), le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont « à la pointe » du développement du CCUS mais la France et l'Allemagne disposent également de nombreuses compétences dans le domaine(2), souligne Sylvie Cornot-Gandolphe. Toutefois, les technologies CCUS, au coût élevé, font encore face à de nombreux défis d'ordre économique, réglementaire et sociétal : « des verrous réglementaires, qui ne peuvent être résolus qu’à l’échelon européen, entravent encore l’industrialisation de la chaîne CCUS » et un plus fort soutien des pouvoirs publics est nécessaire pour développer cette filière(3).
- Site de Northern Lights.
- La France a entre autres déjà mis en place un cadre réglementaire pour le stockage du CO2 dès 2010.
- Sylvie Cornot-Gandolphe note enfin l'intérêt d'exploiter « les synergies entre les l’hydrogène et le CCUS aux niveaux des applications, de la recherche et innovation (R&I) et des infrastructures de transport ».