Lors d'une enquête réalisée en juillet 2013, seuls 6% des utilisateurs étaient conscients que le chauffage au bois peut être une source de pollution de l’air. (©photo)
Le bois, élément naturel très présent dans les paysages français, est souvent associé à une image respectueuse de l’environnement. En matière de réchauffement climatique, il est vrai que les volumes de CO2 émis par sa combustion sont compensés par le volume de CO2 capté par les arbres lors de leur croissance.
Pour faire un bilan complet des émissions de CO2, il est possible de tenir compte de l’énergie grise consommée pour entretenir la forêt, couper les arbres, les débiter en bûches et effectuer le transport sur le lieu de consommation. Ces opérations peuvent représenter de 10 à 25% d’émissions de CO2 supplémentaires. L'Ademe estime toutefois que le chauffage au bois émet en moyenne en France 5 fois moins de CO2 que le chauffage au gaz et 11 fois moins que le chauffage au fioul(1).
Son bilan en matière de pollution atmosphérique s'avère en revanche plus problématique. La combustion du bois émet en effet divers éléments polluants, dans des proportions différentes selon le type de foyer utilisé (foyer ouvert ou foyer fermé) et selon la forme du combustible (bûches, plaquettes forestières, granulés). Les principaux polluants sont les particules fines (PM10 et PM2,5) les oxydes d’azote (NOx), les composés organiques volatils (COV), le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO).
Au niveau national, le chauffage au bois serait en particulier responsable de 31% de l’ensemble des émissions de particules PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres(2)) et de 45% de celles de particules PM2,5 dont il est souvent question lors des épisodes de pollution. Le chauffage au bois a notamment été interdit à Paris pour cette raison durant certaines périodes.
Précisons que ces émissions d'éléments polluants proviennent très majoritairement de vieux appareils domestiques à foyer ouvert comme la cheminée traditionnelle. Selon l'Ademe, le parc domestique d'appareils de chauffage au bois en France serait constitué pour moitié d'équipements « non performants » (foyers ouverts datant d'avant 2002)(3). De nombreux équipements performants sont toutefois développés aujourd'hui avec des exigences renforcées en matière de rendement énergétique(4) et d’émissions de polluants (label Flamme Verte en place depuis 2000).