- AFP
- parue le
Les cours du pétrole hésitaient vendredi, les deux références mondiales reprenant leur souffle après leur hausse de la semaine, entre retour de l'appétit pour le risque des investisseurs et questionnements sur la demande.
Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait quelque 0,02% à 81,34 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en août, baissait d'à peine 0,01% à 76,88 dollars.
Les deux références mondiales du brut évoluaient toutefois proche de leurs plus hauts niveaux en deux mois et demi atteints la veille.
Les prix du brut "ont été revigorés par la baisse du dollar américain, les marchés espérant que le cycle de hausse des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) s'achèvera bientôt", commente Han Tan, analyste chez Exinity.
Or la dépréciation de la devise américaine encourage les achats de pétrole, libellés en billet vert, en les rendant plus attractifs pour les acheteurs utilisant d'autres devises.
Toutefois, l'analyste note que les prix restent freinés par les craintes quant à la résilience de la demande, qui ne se sont pas encore estompées.
L'Agence internationale de l'Energie (AIE) estime que la demande mondiale de pétrole devrait atteindre 102,1 millions de barils par jour (mb/j)en 2023, un record malgré une révision à la baisse de la prévision en raison du ralentissement économique mondial.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a pour sa part maintenu sa prévision de croissance de la demande, révisée très légèrement à la hausse, pour une demande globale à 102 mb/j.
Il s'agit donc de prévisions "très différentes concernant la demande de pétrole", souligne Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.
"L'écart entre les prévisions pour 2024 est encore plus grand", affirme-t-il, précisant que l'AIE s'attend à ce que la demande augmente de seulement 1,1 mb/j, alors que l'Opep mise sur une augmentation deux fois plus importante, à savoir 2,2 mb/j.
L'Opep et l'AIE ont cependant "toutes deux revu à la baisse leurs prévisions de demande pour le deuxième semestre 2023, mais la révision est beaucoup plus sévère de la part de l'AIE", remarque l'analyste.