« Le pétrole n’est pas renouvelable »

Le pétrole, renouvelable ou fossile ? (©Photo courtesy of Apache Corporation)

Le pétrole, tout comme le gaz et le charbon, est qualifié d’énergie « fossile » : il est stocké dans le sous-sol sous forme d’hydrocarbures issus de la fossilisation de matière organique. De la matière organique continue aujourd’hui à se créer et à se sédimenter dans la nature, produisant in fine des hydrocarbures. D’un point de vue purement géologique, le pétrole est donc bien « renouvelable ».

Cette affirmation se limite toutefois à l’échelle géologique. En considérant que les ressources de pétrole brut « en place » dans le sous-sol sont 10 à 25 fois plus importantes que celles techniquement recouvrables(1) (estimées à 5 000 ou 6 000 milliards de barils), elles atteindraient entre 50 000 et 150 000 milliards de barils(2). La quasi-totalité de ces ressources s’est formée au cours des 500 derniers millions d’années. Il serait donc possible d’en déduire que la nature créerait approximativement entre 100 000 et 300 000 barils par an de pétrole.

Or, la consommation mondiale de pétrole brut(3) atteint 91,3 millions de barils par jour en 2013, soit l’équivalent de plus de 1 000 barils par seconde. Cela signifie que nous consommerions a priori en moins de 5 minutes ce que la nature produit en un an.

Cet ordre de grandeur reste imprécis du fait des incertitudes sur les ressources réellement en place mais il traduit bien le fait suivant : les hydrocarbures se renouvellent à l’échelle géologique mais ne sont pas des énergies renouvelables au sens courant, c’est-à-dire renouvelées au rythme de notre consommation.

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Sources / Notes

(1) Indépendamment des coûts d’extraction.
(2) Estimations du géologue d’IFPEN Roland Vially
(3) 
En y incluant les liquides de gaz naturel.

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