La production mondiale d'électricité à partir de l'énergie solaire pourrait augmenter de 11,5% par an entre 2020 et 2050, selon les dernières prévisions de Statkraft. (©Statkraft)
Suite à l'invasion russe de l'Ukraine, l'énergéticien norvégien Statkraft revoit très sensiblement à la hausse ses prévisions de développement des capacités solaires en Europe, dans son Low Emissions Scenario publié ce 25 octobre(1).
L'énergie solaire, « technologie cruciale » pour réduire la dépendance au gaz russe
D'ici à 2030, l’Union européenne pourrait installer chaque année 45 à 52 GW de nouvelles capacités solaires selon les dernières prévisions de Statkraft, contre 33 GW par an selon les analyses de l'énergéticien émises avant la guerre en Ukraine (et 26 GW en 2021, année record pour la filière en Europe).
Selon le scénario Low Emissions esquissé par Statkraft, l'Europe pourrait « devenir totalement indépendante du gaz russe avant 2030, principalement grâce au recours à des technologies propres matures telles que les pompes à chaleur, le solaire et l'éolien, mais aussi grâce à plus d'efficacité énergétique et à une diversification des approvisionnement en gaz ».
Un mix électrique mondial reposant à presque 80% sur les énergies renouvelables en 2050 ?
La filière solaire devrait être la « gagnante » de la transition énergétique et de la crise actuelle, selon Statkraft qui envisage que celle-ci devienne la principale source d'électricité au niveau mondial « aux environs de 2035 ». Au 1er semestre 2022, la filière solaire n'a compté que pour 4,6% de la production mondiale d'électricité, très loin derrière le charbon (35,9%).
Dans son scénario Low Emissions, Statkraft estime que les énergies renouvelables dans leur ensemble vont compter pour quasiment 80% de la production mondiale d'électricité en 2050. Et que la production solaire à cet horizon (plus de 21 000 TWh en 2050) « équivaudra à 80% de la demande d'électricité à l'heure actuelle ».
Moins d'énergie primaire consommée en 2050
Statkraft estime dans sa dernière analyse que le monde consommera moins d'énergie en 2050 qu'à l'heure actuelle (malgré les croissances économique et démographique attendues), une autre grande nouveauté de son rapport de prospective. Cette baisse serait due à trois facteurs : des progrès d'efficacité énergétique, une croissance moins intensive en énergie et l'électrification.
L'énergéticien norvégien juge que son scénario - « optimiste mais réaliste » - permettrait de réduire de 60% les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie d'ici à 2050 par rapport au niveau actuel, ce qui pourrait limiter le réchauffement planétaire à 2°C par rapport aux températures de l'ère préindustrielle (une transition « encore plus rapide » serait nécessaire pour limiter ce réchauffement à 1,5°C).