Les échelles ou passes à poissons répartissent la chute des poissons en dénivellations successives de 10 à 40 cm. (©photo)
Les retenues d’eau artificielles constituées par les barrages peuvent avoir sur les poissons des impacts de plusieurs ordres :
- directs : blessure ou mortalité lors du transit des poissons migrateurs à travers les turbines ou en raison des turbulences. Des « échelles », « écluses » ou « ascenseurs » à poissons pour les plus grands barrages permettent de limiter ce risque. Il est possible d’arrêter le turbinage de certaines centrales comme lors des périodes de dévalaison(1) de l’anguille ;
- indirects : à l’amont du barrage, la transformation d’un cours d’eau en retenue artificielle modifie le biotope(2) des poissons (dissolution d’éléments du sol comme le mercure) et le type d’espèces présentes. Elle peut entraîner une stratification chimique(3) risquant d’intoxiquer les poissons (teneur en oxygène dissous élevée en surface et quasi nulle en profondeur). Les fluctuations du niveau de l’eau (marnage) peuvent gêner le développement de la végétation fluviale importante pour la nourriture des poissons, ainsi que la reproduction des espèces. Des dispositifs compensatoires existent comme la création d’une végétation riveraine et l’alevinage (réinsertion d’alevins ou canaux de reproduction artificiels). A l’aval, la réduction de la vitesse du courant peut affecter les poissons d’eau vive au profit des espèces d’eau calme.
Le Code de l’environnement français fixe un débit d’eau minimal qui ne doit pas être inférieur à 10% du débit moyen du cours d’eau pour garantir la circulation des espèces(4). Notons que la directive-cadre sur l’eau de l’UE soumet également les barrages hydrauliques à un impératif de « bon état écologique » des cours d’eau d’ici à 2015.