L’usine ECOCEA de Chagny (traitement de déchets ménagers) est l'un des 26 sites en France injectant du biométhane dans les réseaux gaziers à fin 2016. Ici, les deux digesteurs verticaux. (©GRTgaz/Jacques Olivier)
Le « Panorama du gaz renouvelable en 2016(1) » a été publié ce mercredi par les gestionnaires de réseaux gaziers en France (GRDF, GRTgaz, TIGF, SPEGNN(2)) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). État des lieux.
9 nouveaux sites d’injection de biométhane en 2016
Pour rappel, le biogaz est un gaz issu de la méthanisation(3) de matières organiques fermentescibles. Il est qualifié de « biométhane » après avoir été débarrassé de ses impuretés et composants indésirables, à savoir principalement le dioxyde de carbone, le sulfure d’hydrogène et l’eau. Atteignant alors la qualité du gaz naturel, il peut être injecté dans les réseaux gaziers après avoir été odorisé.
Le « Panorama du gaz renouvelable » fait état de 26 « sites d’injection » de biométhane en France à fin 2016, 9 d’entre eux ayant été mis en service durant l’année 2016. Ces sites ont injecté près de de 215 GWh de biométhane dans les réseaux de gaz naturel français en 2016, soit 162% de plus qu’en 2015 (82 GWh). La part de ce gaz « renouvelable » dans la consommation gazière de la France reste toutefois encore limitée à 0,05% en 2016.
Les 26 sites d’injection de biométhane en France fin 2016 ont une capacité maximale d’injection de 410 GWh à fin 2016. (©Connaissance des Énergies, d’après gestionnaires de réseaux)
Des objectifs ambitieux de développement
A fin 2016, 241 projets d’injection de biométhane, d’un potentiel de production cumulée de 5 TWh/an, étaient recensés dans « la file d’attente de raccordement » en France. Cela signifie que ces projets ont au moins atteint « la commande de l'étude de phase II : étude de faisabilité pour les réseaux de transport et étude détaillée pour les réseaux de distribution ». Une mise en service de ces projets peut être envisagée dans un délai de 2 à 5 ans.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe pour objectif d’injecter 1,7 TWh de biométhane dans les réseaux gaziers français en 2018 et 8 TWh en 2023. Cet objectif de 8 TWh de « gaz renouvelable » injectés en 2023 « nécessite de multiplier par 3 le nombre de projets par rapport à la dynamique actuelle », alerte la filière.
Pour rappel, la loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée à l'été 2015 fixe un objectif de 10% de gaz renouvelable dans la consommation gazière française à l'horizon 2030. Notons que, si la production de biométhane issu de la méthanisation est « la première technologie de production de gaz renouvelable, dès à présent mature », le Panorama du gaz renouvelable envisage « à moyen et long terme » de nouveaux procédés de production de biométhane tels que la gazéification de la biomasse sèche, le power-to-gas ou encore la valorisation de microalgues.
Près de 43% des projets d'injection de biométhane inscrits « dans la liste d'attente » sont situés dans 3 régions françaises (Hauts-De-France, Grand-Est, Nouvelle Aquitaine). (©Connaissance des Énergies, d’après gestionnaires de réseaux)