- AFP
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Les cours du pétrole ont connu une seconde journée de repli lundi, les opérateurs doutant de plus en plus de la vigueur de la reprise chinoise sans mesure de soutien du gouvernement.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 1,71%, pour clôturer à 78,50 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en août, a lui perdu 1,68%, à 74,15 dollars. "Les mauvais chiffres chinois et le redémarrage partiel de la production en Libye ont contraint le mouvement haussier (des cours) à une pause", a commenté, dans une note, Ryan McKay, de TD Securities.
La croissance n'a atteint que 0,8% en Chine au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l'année. "Le regain de la demande s'essouffle après un sursaut en sortie de confinements, tandis que les exportations s'affaissent avec le ralentissement mondial", a commenté, dans une note, Duncan Wrigley, de Pantheon Macroeconomics.
"Les données chinoises ne cessent de décevoir", a renchéri John Kilduff, d'Again Capital. "Les prix du brut vont peiner tant que nous manquerons de clarté sur les intentions de la Chine pour sortir de ce malaise économique." "Le marché croit de plus en plus à des mesures de relance de Pékin", ont expliqué les analystes d'Eurasia Group, qui s'attendent à ce que le gouvernement chinois "annonce un dispositif de soutien plus volontariste" avant la prochaine réunion du Bureau politique du Parti communiste, fin juillet.
Jusqu'ici, les autorités n'ont procédé que par petites touches, la banque centrale chinoise abaissant légèrement son principal taux d'intérêt.
Un plan de relance plus offensif "aiderait à soutenir les cours, car on s'attend à ce que les mesures raffermissent la demande" de produits pétroliers, selon John Kilduff. Le marché a aussi été affecté lundi par l'annonce d'une reprise, en Libye, de la production sur deux gisements majeurs, bloqués par des membres de la tribu des Zouaya après l'interpellation, mercredi, de l'ancien ministre des Finances Faraj Boumtari à son arrivée à Tripoli.
Selon des médias locaux, M. Boumtari, lui-même issu de la tribu des Zouaya, a été relâché samedi sur demande du Procureur général. Les deux gisements bloqués produisent, en temps, normal, quelque 330 000 barils par jour, selon Eurasia Group.