L'Europe, plein gaz sur le GNL

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Ce 29 novembre, le Qatar a annoncé la signature d'un accord permettant d'approvisionner l'Allemagne en gaz naturel liquéfié (GNL) pendant « au moins 15 ans » à partir de 2026. Cette annonce, parmi d'autres, témoigne du rôle moteur sur le marché du GNL joué par les pays européens, qui cherchent à compenser la chute de leurs livraisons de gaz russe.

Une hausse de 64% des importations européennes de GNL en 2022

Au cours des 10 premiers mois de 2022, les importations de GNL en Europe ont augmenté de près de 64% par rapport à la même période en 2021 (+ 5,1% au niveau mondial), selon les dernières données du GIIGNL(1). Dans le même temps, ces importations ont baissé de 7% en Asie, principale zone de destination des flux mondiaux de GNL.

Évolution des importations de GNL par pays

Le contexte a été maintes fois expliqué : suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, « les pays européens ont réactivé le développement de projets de regazéification auparavant inactifs et ont commencé le développement de nouveaux projets » pour compenser la chute des importations de gaz russe par gazoduc, rappelle l'EIA américaine(2).

Selon l'EIA (sur la base des données du GIIGNL), les capacités d'importation de GNL de l'Union européenne et du Royaume-Uni pourraient augmenter de 34% d'ici à fin 2024 par rapport au niveau de fin 2021. Ces capacités s'élevaient à 20,2 milliards de pieds cubes par jour à fin 2021. D'ici à fin 2023 (soit en 2 ans) elles pourraient augmenter presque deux fois plus (+ 5,3 milliards de pieds cubes par jour) qu'au cours de la dernière décennie (+ 2,8 milliards de pieds cubes par jour entre 2012 et fin 2021).

Un nouveau terminal flottant au Havre à l'automne 2023

L'EIA rappelle que de nombreux projets européens visant à augmenter les importations de GNL concernent des unités flottantes de stockage et de regazéification du GNL (FSRU en anglais) déployables dans un délai de temps réduit.

Ainsi, le terminal d'EemsEnergy aux Pays-Bas (2 unités flottantes) a reçu sa première cargaison de GNL en septembre 2022 tandis qu'un autre terminal flottant a été terminé durant ce mois de novembre en Allemagne (Wilhelmshaven). C'est sans surprise en Allemagne que les plus gros projets sont attendus avec 3 autres terminaux méthaniers flottants en cours de construction(3).

En France, un navire « FSRU » (Cape Anne) de TotalEnergies doit être déployé au sein du port du Havre à l'automne 2023 : « actuellement en opération en Chine, il arrivera sur site en juin 2023, pour une mise en service à partir de septembre 2023 » et doit permettre d'injecter « jusqu’à 5 milliards de m3 de gaz naturel par an dans le réseau national, ce qui représente environ 60% du gaz russe importé par la France en 2021, ou environ 10% de la consommation annuelle française » selon la préfecture de Seine-Maritime(4).

Pour rappel, la France dispose à l'heure actuelle de 4 terminaux méthaniers (2 à Fos-sur-Mer, 1 à Montoir de Bretagne et 1 à Dunkerque).

Carte des terminaux méthaniers en Europe

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