« L’hydrogène est plus dangereux que les carburants traditionnels »

La réputation de l'hydrogène pâtit de l'explosion de la navette Challenger en 1986 mais il est toujours utilisé dans l'aérospatial. (©NASA/Bill Ingalls)

Ce postulat est à nuancer. Certes, comme tout combustible, l’hydrogène peut s’enflammer et/ou exploser en cas de fuite. Néanmoins, pour comparer les niveaux de dangerosité entre les carburants traditionnels et l’hydrogène, il convient de discerner la nature du risque évalué.

  • Risque de fuite : la petite taille de la molécule d’hydrogène lui permet de s’échapper à travers des ouvertures de taille extrêmement faible. Le risque de fuite est donc plus élevé avec l’hydrogène qu’avec les autres combustibles.
  • Risque d’inflammabilité : lorsqu’une nappe d’hydrogène se forme, le risque d’inflammabilité est nettement plus élevé que pour une nappe d’essence ou de gaz. L’énergie requise pour l’enflammer est environ 10 fois plus faible que pour le gaz naturel.
  • Risque de formation d’une nappe explosive : l’hydrogène se disperse plus rapidement que les carburants traditionnels. Il se dilue 4 fois plus vite dans l’air que le gaz naturel et 12 fois plus vite que les vapeurs d'essence. Cette volatilité est un facteur protecteur limitant la formation de nappes d’hydrogène.

Rappelons que l’hydrogène est utilisé dans l’industrie. Des moyens de prévention permettent d’en limiter les risques, comme par exemple l’ajout d’un gaz inerte (tel que le CO2) pour diminuer l’inflammabilité de l’hydrogène. L’utilisation d’un système de ventilation et l’inflammation délibérée de l’hydrogène évitent aussi la formation d’une nappe explosive.

Si une réglementation est appliquée en milieu industriel, elle reste encore à définir pour les applications grand public de l’hydrogène. Des mesures de sécurité en garantiraient l’utilisation, notamment dans le cas des véhicules à hydrogène et des infrastructures de distribution.

dernière modification le
Sources / Notes