La réduction de l'intensité énergétique est aujourd'hui une préoccupation centrale des industriels. Ici, l’usine de Renault à Flins. (©Yannick Brossard-Renault)
L'importance de réduire la consommation d'énergie dans l'industrie est souvent mise en avant, en particulier au sujet de certains secteurs industriels dits « électro ou gazo-intensifs » qui doivent améliorer leurs processus pour gagner en efficacité énergétique.
Spontanément, beaucoup d’observateurs surévaluent ainsi le poids de ce secteur dans la consommation énergétique française : avec 32,5 Mtep en 2013, l’industrie compte au total pour seulement près d’un cinquième de cette consommation (20,6%).
Le secteur résidentiel-tertiaire absorbe plus de deux fois plus d’énergie (44,8% de la consommation nationale), dont la plus grande partie est destinée aux logements. Cette prépondérance justifie l’importance du plan de rénovation des bâtiments dans la transition énergétique. Les transports qui comptent pour 31,6% de la consommation nationale constituent également un plus grand consommateur d’énergie que l’industrie en France.
Cette situation est en partie liée à une désindustrialisation de la France au cours des dernières décennies et aux efforts importants d’efficacité énergétique réalisés par les industriels(1). En 1973, l’industrie avait ainsi une consommation près de 50% plus élevée qu’aujourd’hui (47,9 Mtep). Comptant à l’époque pour 35,9% de la consommation d’énergie finale en France, ce secteur consommait toutefois déjà moins d’énergie que les bâtiments (42% en 1973).
Précisons que les acteurs industriels ont des consommations très variables selon les activités. La sidérurgie française compte par exemple à elle seule pour 3,2% de la consommation d’énergie nationale, soit légèrement plus que tout le secteur agricole en France.