Logement : la précarité énergétique d'été trop négligée par les pouvoirs publics, juge la Fondation Abbé Pierre

  • AFP
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La précarité énergétique d'été, soit le fait de vivre dans un logement trop chaud sans pouvoir y remédier, est encore trop négligée par les pouvoirs publics, juge la Fondation Abbé Pierre dans une étude publiée lundi.

Un enjeu de santé publique qui va s'aggraver avec le réchauffement climatique, qui augmente la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur. L'ampleur du problème n'est pas connue précisément, mais les personnes concernées sont nombreuses, relève la Fondation, qui cite des sondages récents révélant certains aspects du phénomène.

En 2021, 37% des Français disaient souffrir souvent ou systématiquement de la chaleur dans leur logement, selon un sondage OpinionWay, les populations précaires urbaines étant davantage touchées, tout comme les jeunes et les personnes âgées.

"Les personnes modestes sont davantage concernées", explique la Fondation. Les quartiers populaires, souvent peu végétalisés, sont en effet plus vulnérables au phénomène d'îlot de chaleur urbain, causé notamment par le manque de végétation. "De plus, les ménages qui y vivent sont plus souvent confrontés à des situations de surpeuplement, habitent des logements moins bien isolés, moins ventilés", note l'ONG.

La protection des logements contre la chaleur, ou confort d'été, n'est pas suffisamment prise en compte dans la loi, regrette-t-elle. Pour la construction neuve, ce n'est le cas que depuis 2022.

Et pour le parc existant, les diagnostics de performance énergétique obligatoires doivent en tenir compte, mais les paramètres sur le confort d'été n'ont pas d'effet sur l'étiquette énergétique. Les aides à la rénovation, elles, ne ciblent pas les dispositifs visant spécifiquement à améliorer le confort d'été. "Dans certains cas, la protection du patrimoine ou les règlements de copropriété empêchent même l'installation de volets ou de protections solaires en façade", observe la Fondation.

Si la loi impose aux bailleurs une température minimale dans leurs logements (19 degrés), il n'y a pas de température maximale.

Pour y remédier, la Fondation Abbé Pierre émet une série de 19 recommandations, la plupart visant à intégrer la protection contre la chaleur dans la politique de rénovation énergétique. Elle suggère également de faire évoluer les règles des copropriétés afin de favoriser l'installation de protections solaires (volets, toitures végétalisées...).

D'autres recommandations, plus générales, touchent à l'urbanisme et visent à lutter contre les îlots de chaleur en diminuant les surfaces artificialisées ou le trafic automobile, ou en évitant l'installation massive d'appareils de climatisation, qui déplacent et aggravent le problème.

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