- Source : Enedis/RTE
« Le déploiement des infrastructures de recharge rapide pour les longues distances est une condition essentielle au développement à grande échelle de la mobilité électrique. » En partant de ce constat, les gestionnaires de réseaux d'électricité Enedis (distribution) et RTE (transport) ont étudié, dans rapport ci-après publié fin juillet 2021, les impacts techniques et économiques des besoins d’infrastructures de recharge sur autoroute pour les véhicules électriques légers(1).
Sur les 415 aires de service sur autoroute en France métropolitaine, seulement une centaine étaient équipées de bornes de recharge pour véhicules électriques à fin avril 2021 selon cette publication (dont 71 aires équipées de points de charge de puissance maximale de 150 kW ou plus(2)). Concrètement, cela correspond « en moyenne à une aire équipée d’une station de recharge tous les 130 km sur le linéaire autoroutier ».
Mais la situation évolue rapidement(3) : les demandes de raccordement au réseau électrique de stations de recharge haute puissance recensées aujourd'hui par RTE et Enedis « devraient conduire d’ici 2022 à ce que les trois quarts des aires soient équipées ». Les sociétés concessionnaires d'autoroutes devront disposer de bornes de recharge rapide (plus de 50 kW de puissance) pour véhicules électriques sur toutes les aires de service avant le 1er janvier 2023(4) et le Plan France Relance consacre 100 millions d'euros au soutien de ces installations(4).
À l'horizon 2035, la consommation d’électricité liée à la recharge des véhicules légers sur les aires d’autoroute pourrait atteindre entre 1,8 TWh (scénario de référence) et 3,5 TWh (scénario haut) par an selon cette étude(5), ce qui représenterait, « dans tous les scénarios, au plus 10% de la consommation totale des véhicules électriques et moins de 0,7% de la consommation d’électricité nationale ». Cette estimation est basée sur une hypothèse de 15,6 millions de véhicules électriques en circulation à cet horizon. La pointe de puissance(6) associée à de multiples recharges « simultanées » (lors des départs en vacances) « ne posera pas de difficultés vis-à-vis des capacités de production d’électricité disponibles », assurent Enedis et RTE.
Les gestionnaires de réseaux indiquent que le déploiement de ces stations de recharge rapide ne représente en définitive « pas de défis majeurs, techniques(7) ou financier, y compris à moyen et long terme ». Les coûts de développement des réseaux de transport et de distribution pour l’alimentation de ces stations de recharge sur autoroute sont estimés « entre 300 millions d'euros (configuration de référence) et 600 millions d'euros (variante haute) d’ici 2035(8), ce qui représente entre 0,3 et 0,6 % investissements planifiés » par les gestionnaires de réseaux sur cette période.
- Sur les 15 prochaines années. L'étude n’intègre pas les besoins liés à la mobilité des véhicules lourds (camions notamment).
- Et de puissance totale supérieure à 500 kW.
- Dans un communiqué publié le 15 juillet, le Ministère de la Transition écologique annonçait que « la moitié des aires de service étaient désormais équipées de bornes de recharge électrique ».
- Décret no 2021-153 du 12 février 2021 instaurant une aide en faveur des investissements relatifs aux installations de recharge rapide pour véhicules électriques sur les grands axes routiers.
- Scénario Crescendo haut du rapport sur la mobilité électrique publié par RTE en mai 2019 avec le soutien de l’AVERE.
- Selon Enedis et RTE, les besoins d’infrastructure de recharge sur autoroute en 2035 devraient s'élever à une puissance installée totale comprise entre 2 GW (scénario de référence) et 5 GW (variante haute), contre 130 MW à fin avril 2021. Soit entre 4 MW et 12 MW en moyenne par aire. Dans le scénario de référence, le besoin de puissance moyenne par aire d'autoroute estimé à l'horizon serait de 4 MW, puissance répartie entre 20 points de charge de puissance, permettant une recharge à 80% d’un véhicule typique en 20 minutes.
- « Selon le niveau de puissance et la configuration technique d’alimentation de chaque aire, les délais pouvant aller de douze à vingt-quatre mois sont nécessaires pour la réalisation des études, l’obtention des autorisations administratives et la réalisation des travaux. »
- « 80 % des coûts correspondent à des investissements sur le réseau de distribution. Ils concernent essentiellement la création de nouvelles liaisons HTA entre des postes sources existants et les aires d’autoroutes et, pour certaines aires, le renforcement de postes sources (mutation de transformateur). »