- Source : Syndicat des énergies renouvelables
Le biogaz issu du procédé de méthanisation (processus de décomposition de matière organique par des bactéries en l’absence d’oxygène) peut être valorisé, après traitement, sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant (bioGNV). Il est qualifié de « biométhane » lorsqu’il a été débarrassé de ses impuretés et composants indésirables, à savoir principalement le dioxyde de carbone, le sulfure d’hydrogène et l’eau. Atteignant alors la qualité du gaz naturel, il peut être injecté dans les réseaux de gaz naturel après avoir été odorisé.
Dans cette étude rendue publique le 21 avril, le syndicat français des énergies renouvelables (SER) et les gestionnaires de réseaux de gaz (GRDF, GRTgaz, SPEGNN, TIGF) dressent un état des lieux de la filière de ce « gaz renouvelable » avec des données actualisées : la France disposait à fin 2015 de 17 « sites d’injection » (contre 6 début 2015) de biométhane, ce dernier étant produit pour moitié à partir de déchets ménagers. Ces installations ont injecté 82 GWh dans les réseaux en 2015, ce qui équivaut à environ 0,02% de la consommation gazière annuelle de la France.
Il est rappelé dans ce panorama que cette filière récente est en forte croissance et s’est vue fixer des objectifs ambitieux, notamment un taux de 10% de couverture de la consommation gazière française à l’horizon 2030 (objectif de la loi de transition énergétique pour la croissance verte). Près de 200 projets se trouvent actuellement dans la « file d’attente de raccordement », ce qui signifie qu’ils ont au moins atteint le stade de l’étude de faisabilité détaillée pour les réseaux de distribution(1) et peuvent envisager une mise à service dans un délai de 2 à 5 ans.
Outre sa production par méthanisation de déchets (principalement à partir de déchets de cultures et d’effluents d’élevage dans les futurs projets), le biométhane pourrait également provenir à l’avenir d’autres filières comme le « Power-to-Gas », la gazéification de biomasse et, à plus long terme, la méthanisation de microalgues. Le potentiel total de production de ces filières est évalué par l’Ademe à environ 400 à 550 TWh à l’horizon 2050 (alors que la consommation gazière française avoisine actuellement 420 TWh par an).
En Europe, les injections de biométhane dans les réseaux gaziers ont atteint près de 17,6 TWh en 2015, dont près de 10 TWh uniquement en Allemagne et près de 2 TWh au Royaume-Uni. Ces pays ont mis en place des politiques de soutien en faveur de l’injection de biométhane, tout comme la France qui dispose d’un tarif d’achat réglementé garanti pendant 15 ans (actuellement compris entre 46 €/MWh et 139 €/MWh).
- Et l’étude de faisabilité pour les réseaux de transport.