Pictogramme dans une station-service interdisant l’usage des téléphones portables. (©MD)
En France, il est indiqué près des pompes à carburant qu’il est interdit de fumer mais aussi… d’utiliser son téléphone portable (qui doit théoriquement être éteint). Cette prescription est inscrite dans la loi : l’arrêté du 15 avril 2010(1) prévoit qu’elle soit affichée « soit en caractères lisibles soit au moyen de pictogrammes et ce au niveau de chaque appareil de distribution ».
Il s’agit d’une mesure de prévention pour éviter qu’une défaillance du téléphone ne produise un court-circuit de la batterie qui pourrait conduire à l’inflammation ou l’explosion du téléphone(2). Dans les faits, aucun incendie d’une station-service n’a pu être imputé à l’usage d’un téléphone portable à ce jour(3).
Le chercheur britannique Adam Burgess, spécialiste de la prévention des risques(4), a montré que cette interdiction ne reposait, lors de son adoption au Royaume-Uni dans les années 1990, pas sur des recherches scientifiques mais sur le principe de précaution, alors que les groupes pétroliers craignaient tout accident (notamment après l’explosion ayant affecté la plateforme Piper Alpha en 1988(5).
Internet était alors déjà le vecteur de « fake news » sur la dangerosité des téléphones portables(6). Dans les notices, les constructeurs de téléphones portables ont à l'origine eux-mêmes mis en garde leurs utilisateurs contre un emploi près de pompes à carburant (une précision appropriée selon l’Ineris(7), aucun téléphone n’étant certifié pour une utilisation en zone explosible « ATEX »).