Selon l'EIA américaine, près de 54% des ressources gazières recouvrables aux États-Unis seraient actuellement « non conventionnelles »(1). (©photo)
Bien qu’elle soit souvent utilisée, la notion de « non conventionnel » n’est pas pour autant clairement définie. On place sous cette appellation de nombreux hydrocarbures liquides (sables bitumineux, schistes bitumineux, huile de schiste, etc.) et gazeux (gaz de schiste, gaz de réservoir compact, hydrates de méthane, etc.) sans forcément énoncer ce qui les regroupe. Faisant l’objet de recherches et d’exploitations récentes, il est courant de les assimiler à de nouveaux types d’hydrocarbures.
Or, ce n’est pas leur nouveauté, ni leur composition qui caractérise les « non conventionnels » mais plus précisément la méthode d’extraction associée au type de roche dont ils sont issus, et le coût qu’elle engendre. Pour les exploiter, les méthodes traditionnelles de forage sont techniquement ou économiquement non viables car ils sont difficiles à extraire.
Par exemple, les gaz et pétrole dits « de schiste » n’ont pas migré de la roche-mère. Ils sont disposés de manière diffuse dans des couches fines très peu perméables nécessitant des techniques d’extraction spécifiques (ex : fracturation hydraulique), contrairement aux hydrocarbures conventionnels qui s’accumulent dans une roche réservoir et forment un gisement accessible.
Les progrès des méthodes d’extraction et un niveau de prix proche de celui des pétroles et gaz conventionnels pourraient faire évoluer la qualification d’ « hydrocarbures non conventionnels ». Certains observateurs s’interrogent déjà sur le caractère non conventionnel des gaz de schiste et plus encore des sables bitumineux.
Les hydrocarbures offshore en très grande profondeur ou contenus dans l’Arctique, difficilement accessibles, sont parfois également qualifiés de non conventionnels.