En France, les scénarios prospectifs actuels envisagent en moyenne une division par 2 ou 2,5 des émissions de GES d’ici à 2050. (©photo)
Des institutions emploient parfois la notion de « facteur 4 » pour désigner l’objectif d’un pays de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (GES) entre le niveau de 1990 et celui de 2050. Cet objectif est considéré par le GIEC comme l’effort nécessaire à réaliser par les pays industrialisés pour limiter la hausse de la température moyenne sur Terre à 2°C d’ici à la fin du XXIe siècle(1).
L’expression « facteur 4 » a été énoncée pour la première fois dans les années 1990 au sein du club de Rome, un think tank traitant entre autres des problématiques de développement durable. Elle avait alors un sens différent de celui actuellement retenu : « multiplier par 4 le nombre de richesses à partir d’une unité de ressources naturelles ».
En France, la notion de facteur 4 est officiellement employée depuis 2002 dans le cadre des discussions sur la lutte contre le changement climatique. Cet objectif de division par 4 des émissions est inscrit dans la loi(2). Concrètement, il implique de limiter à l’horizon 2050 les émissions de GES en France à un niveau de 140 millions de tonnes équivalent carbone par an (contre 562 Mt CO2éq en 1990). Notons qu’outre l’industrie et les transports, l’agriculture émet plus de 21% des émissions nationales de GES en 2012, ces dernières étant difficilement compressibles(3).
Partant du principe que les pays en cours de développement vont augmenter leurs émissions de GES, un facteur 4 appliqué à tous les pays industrialisés pourrait permettre de réduire par 2 le niveau des émissions mondiales entre 1990 et 2050 selon le GIEC. Notons qu’il existe encore d’importantes disparités d’un pays à l’autre en matière d’émissions de GES par habitant. Par exemple, un Français émet(4) annuellement près de 5,1 tonnes de CO2 (donnée de l'AIE pour les seules émissions liées à la combustion d'énergie), un Allemand 9,2 t et un Américain 16,1 t.