Sur le chantier de l’EPR de Flamanville, la cuve a été installée en janvier 2014. Les tests ont été effectués sur une autre cuve aux mêmes caractéristiques. (©EDF-Alexis Morin)
L’anomalie de l’EPR annoncée par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) est localisée au niveau de sa cuve qui contient le cœur du réacteur : un défaut de fabrication du fond de la cuve et de son couvercle a été signalé par Areva en avril 2015.
Le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR sont constitués de deux calottes sphériques en acier de 33 cm d’épaisseur et de près de 4,7 m de diamètre. Ils sont fabriqués à partir d’un lingot de forge (par Creusot Forge(1) dans le cas de l’EPR de Flamanville) et subissent des traitements afin d’éliminer les concentrations d’impuretés comme le carbone pouvant affecter la résistance de l’acier.
Areva a effectué en 2014 des essais dits de « résilience » testant la capacité des matériaux à absorber de l’énergie sous l’effet de chocs thermiques et mécaniques(2) en se déformant sans se rompre. A l’issue de ces tests, il a été calculé que la résilience des calottes de la cuve était comprise entre 36 et 64 Joules (J)(3), soit une moyenne de 52 J inférieure à la limite réglementaire (60 J)(4). Areva a également constaté une teneur en carbone dans le couvercle de 0,3% alors qu’un seuil maximal est fixé à 0,22%.
Des tests complémentaires doivent désormais être effectués par Areva en liaison avec EDF afin de préciser l’importance de cette anomalie, d’en mesurer les conséquences et de proposer des mesures palliatives : améliorer la résistance de la cuve, remplacer le couvercle, voire faire fonctionner l’EPR en sous-régime, etc. Ces essais pourraient durer plusieurs mois selon l’ASN.
Précisons que ce défaut de fabrication concerne les EPR de Flamanville et de Taishan en Chine mais pas celui d’Olkiluoto en Finlande dont les calottes en acier proviennent d’un autre fournisseur.