Vue d'une salle de pilotage de scanners dans le service de médecine nucléaire de l'hôpital Georges Pompidou (©Noak/Le bar Floréal/IRSN)
Les Français sont exposés en permanence à la radioactivité : ils absorbent des rayonnements « ionisants »(1) par différentes voies (inhalation, irradiation externe, ingestion), principalement d’origine naturelle. La dose « efficace » reçue évalue les conséquences sanitaires de cette exposition en sieverts (Sv). Selon les dernières estimations de l’IRSN, une personne habitant en France reçoit en moyenne 4,5 mSv par an.
La plus grande partie de cette exposition à la radioactivité est d’origine naturelle. Le radon, gaz produit par désintégration du radium(2) (plus particulièrement dans les zones granitiques et volcaniques), constitue à lui seul presque un tiers de l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants. S’y ajoutent les rayonnements terrestres dits « telluriques » (le sous-sol terrestre contient des atomes radioactifs tels que potassium 40, le thorium 232, l’uranium 235 ou l’uranium 238) et cosmiques (un flux continu de photons et de particules provient de l’espace) qui comptent au total pour 21% de la dose annuelle moyenne reçue par les Français. Les eaux et aliments contiennent par ailleurs des radionucléides qui comptent pour 12% de l’exposition moyenne des Français à la radioactivité.
Une partie très importante des rayonnements ionisants reçus par les Français est due à l’exposition médicale (1,6 mSv/an, soit 35% de la dose annuelle « moyenne »), celle-ci étant très variable d’un individu à un autre. Un seul scanner abdominal délivre par exemple une dose efficace de l’ordre de 15 mSv.
Les rejets industriels et militaires (incluant la radioactivité résiduelle due à l’accident de Tchernobyl) auxquels pensent spontanément de nombreuses personnes sont à l’origine de moins de 1% de la dose annuelle moyenne reçue par un Français (0,02 mSv/an). En France, la limite réglementaire pour l’exposition de la population à ces rayonnements artificiels (hors exposition médicale) a été fixée à une dose maximale de 1 mSv/an(3).
Notons que les pratiques individuelles ont un impact sur l’exposition à la radioactivité. Un vol d’une dizaine d’heures de Paris à Tokyo engendre par exemple une exposition de 0,06 mSv, la radioactivité augmentant en altitude(4). Le tabac et la consommation de poissons et fruits de mer riches en polonium 210 influent également sur la dose annuelle de radioactivité reçue par une personne. Il est ainsi difficile de calculer l’exposition individuelle d’une personne en particulier sans connaître l’ensemble des caractéristiques liées à cette personne.
En matière de risques sanitaires, les études épidémiologiques n’ont pas démontré à ce jour(5) de risque accru de développer des cancers en cas d’exposition à des doses inférieures à 100 mSv.
Origines de la dose efficace « moyenne » de radioactivité reçue annuellement par un Français (©Connaissance des Énergies d'après IRSN)
Vous pouvez calculer votre propre exposition aux rayonnements ionisants sur le site https://expop.irsn.fr/ de l’IRSN.