Qu’est-ce que l’énergie « fatale » ?

Toute transformation d’énergie se traduit par la perte inéluctable d’une partie de l’énergie initiale. (©photo)

Ce qui est communément appelé production d’énergie est en fait une transformation d’énergie en une forme utilisable pour l’homme. Selon les lois fondamentales de la physique, des dissipations d’énergie se produisent lors de ce processus. Autrement dit, le rendement d’une transformation d’énergie n’est jamais égal à 100%.

Si cette énergie est inutilisée ou inutilisable parce qu’elle est piégée dans des matériaux ou perdue dans des flux incontrôlés, elle est dite « fatale ». Prenons les deux exemples suivants :

  • le moteur à explosion d’une automobile ne transforme que partiellement (35%) en énergie cinétique l’énergie chimique de son carburant. La chaleur dissipée dans l’atmosphère (65%) est fatale. On ne la récupère que très partiellement (chauffage, turbo compression) ;
  • une partie de l’énergie injectée dans les bâtiments actuels est fatale. Elle est évacuée sans être valorisée, en particulier dans l’air en sortie de ventilation ou de chauffage et sous forme d’eau usée chaude (douches, vaisselle).

Le terme « fatale » est ambigu lorsqu’il désigne une énergie certes inutilisable en l’état mais qui pourrait être récupérée et valorisée dans d’autres processus. Par exemple, les déchets ménagers et industriels contiennent des quantités importantes d’énergie résiduelle considérée comme fatale lorsque ces déchets sont enterrés. L’énergie peut toutefois être partiellement récupérée si ces mêmes déchets sont incinérés, méthanisés ou recyclés.

Notons que le terme « fatale » est aujourd’hui couramment utilisé pour qualifier l’électricité produite par les énergies intermittentes (éolien, solaire) lorsqu’elle est inutilisable, faute de demande et de stockage.

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