- Source : GIFEN
En février 2022, Emmanuel Macron a fixé à Belfort(1) un nouveau cap pour la filière nucléaire, en annonçant entre autres la construction de 6 réacteurs « EPR2 », la mise à l’étude de 8 réacteurs additionnels à l’horizon 2050 et un soutien en parallèle « pour faire émerger des petits réacteurs modulaires » (SMR)
Cette relance d'un programme nucléaire (en parallèle des travaux liés au « grand carénage » pour prolonger la durée d'exploitation de réacteurs existants et des opérations de démantèlement d'anciennes tranches) exige en particulier une « efficacité collective de la filière et la disponibilité des ressources au bon niveau de compétence et au bon moment », souligne le GIFEN (Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire)(2).
Dans le rapport ci-après remis ce 21 avril à la ministre de la Transition énergétique et au ministre délégué chargé de l’Industrie, le GIFEN détaille ainsi « les capacités et besoins de la filière nucléaire à l’aube de sa relance ». Cette évaluation s'inscrit dans le cadre du programme « MATCH » du syndicat qui vise à « doter la filière d’un outil fiable et pérenne pour partager les prévisions de besoins en ressources humaines et techniques dans ses principaux segments d’activité sur 10 ans glissants, et orienter les actions nécessaires à l’adéquation de ses capacités ».
Le GIFEN y estime entre autres que les besoins en emplois équivalents temps plein (ETP)(3) sur les 20 principaux segments d’activité de la filière(4) vont augmenter « d'environ 25% en 10 ans ». « Extrapolé à l’ensemble des 220 000 emplois de la filière nucléaire, le besoin prévisible serait d’environ 100 000 recrutements équivalents temps plein », estime le GIFEN pour la décennie à venir.
Précisons que ce rapport - qui fera l'objet d'une mise à jour annuelle - doit être complété « d'ici l'été 2023 [...] en intégrant les enjeux d’exports nucléaire en Europe et la perspective de construction de réacteurs nucléaires en France et de petits réacteurs modulaires, au-delà des 6 premiers réacteurs ERP2 ». Toujours « avant l’été » le GIFEN doit « proposer une traduction des engagements de la filière en matière de recrutements et d’investissements dès 2023, pour répondre aux besoins identifiés ».
L’Université des métiers du nucléaire (UMN, créée en avril 2021(5)) doit par ailleurs publier « début juin » un plan d’actions détaillé sur les « compétences » de la filière.
- Déclaration d'Emmanuel Macron, président de la République, sur la politique de l'énergie, à Belfort le 10 février 2022.
- Syndicat professionnel qui regroupe plus de 400 entreprises et organisations de la filière.
- Définition d'un équivalent temps plein (ETP).
- Le périmètre étudié par le GIFEN se focalise sur 20 principaux segments d’activité cœur et 84 métiers. « Sur les 20 segments considérés et sur la période 2023-2033, la filière prévoit d’avoir à mobiliser une capacité de travail nouvelle de l’ordre de 60 000 recrutements équivalents temps plein, dont une moitié pour répondre à la croissance d’activité et une autre moitié pour répondre au renouvellement des départs en retraite ou vers d’autres secteurs économiques. »
- Présentation de l'Université des Métiers du Nucléaire.