- Source : EIA
Il est souvent question des importations de gaz russe en Europe mais rappelons que, pour la France, c’est la Norvège qui constitue de loin le premier fournisseur gazier. Au niveau mondial, le pays scandinave est le 3e exportateur de gaz naturel derrière la Russie et le Qatar(1).
Dans cette note de synthèse en anglais, l’EIA américaine (Energy Information Administration) dresse un état des lieux des réserves et de la production d’hydrocarbures en Norvège ainsi que de l’organisation de ces secteurs. Il est notamment rappelé que près de 95% des exportations de pétrole et de gaz du pays transitent vers le reste de l’Europe.
La Norvège est de loin le premier producteur de pétrole et de gaz en Europe. Sa production de pétrole a toutefois baissé ces dernières années (contrairement à celle de gaz), passant de 3,4 millions de barils par jour (Mb/j) de brut et d’autres hydrocarbures liquides en 2001 à 1,96 Mb/j en 2015. De nombreux champs norvégiens sont arrivés à maturité et les investissements dans l’exploration ont baissé en 2016 avec la baisse des prix des hydrocarbures.
Le gouvernement norvégien a mis en place des conditions économiques très favorables à l’exploration pétrolière et gazière : depuis 2005, 78% des coûts liés à l’exploration sont en effet remboursés aux sociétés. Selon les analystes, plusieurs découvertes d’importants gisements sont susceptibles de relever la production pétrolière norvégienne après 2020. Le champ de Johan Sverdrup, plus grande découverte dans le monde en 2011 (avec des réserves recouvrables de 1,7 à 3 milliards de barils équivalent pétrole), pourrait en particulier être mis en service fin 2019 avec un objectif de production de 550 000 à 650 000 barils par jour.
Au-delà de ces données de production, signalons que deux mélanges de pétrole norvégiens (issus des gisements d’Ekofisk et d’Oseberg) rentrent en compte dans la fixation du cours du « Brent », brut de référence sur les marchés pour une partie de l’Europe, de l’Afrique et de la Méditerranée.
L’énergie hydraulique compte par ailleurs pour 97% de la production électrique de la Norvège. Dès la fin des années 1990, le pays a constitué un marché unique avec la Suède, la Finlande et le Danemark, facilitant ainsi les échanges d’électricité (provenant pour partie de sources intermittentes) au sein de cette zone. Le gestionnaire du réseau de transport électrique norvégien Statnett construit actuellement d’autres interconnexions électriques avec l’Allemagne et le Royaume-Uni qui devraient être respectivement finalisées en 2019 et 2021.
- Selon les dernières données de l’EIA portant sur 2015.