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Une fusion des deux institutions chargées de la sûreté nucléaire en France est souhaitable devant la montée attendue de la charge de travail dans le suivi des centrales présentes et futures, ont assuré mercredi les auteurs d'un rapport parlementaire.
Ce rapport publié mardi recommande de fusionner l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), expert de la sûreté, et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée des décisions sur les centrales.
Cette réforme, venue de l'Elysée, avait été rejetée en avril par le Parlement, sur fond de critiques sur la méthode et d'inquiétudes pour la transparence et la qualité de l'expertise.
L'Office parlementaire des choix scientifiques (Opecst) a ensuite été chargé d'un rapport par le Sénat.
"Ce qui nous a conduit à cette recommandation (de fusion) c'est l'ampleur du travail devant l'organisme de décision : l'ASN prend plus de 2.000 décisions par an dont seulement 400 relèvent de l'IRSN. Donc il y a une forme de dispersion de l'expertise," a dit à la presse le sénateur LR Stéphane Piednoir, un des rapporteurs.
"Pour faire face aux décennies qui viennent, avec la constructions des EPR2, les visites décennales (des réacteurs existants), plus les start-up portant des nouvelles technologies, il nous semble que, pour améliorer la rapidité de prise de décision, c'est la bonne solution", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y a "pas de critique sur la qualité du travail des uns et des autres".
Son collègue député Jean-Luc Fugit (Renaissance) estime que les nouvelles entreprises entrant sur le secteur y verraient plus "clair".
"Avec les nouveaux exploitants, et la montée en puissance (du nouveau nucléaire), peut-être faut-il mieux avoir une seule organisation de la sûreté, un système plus simple, ce qu'on peut appeler la fluidification", a-t-il, estimant que cela permettrait de "simplifier la gouvernance de la sûreté et même son financement".
Le rapport ne livre pas plus d'éléments sur l'organisation de l'éventuelle entité nouvelle, et relève des "points restant à éclairer", comme par exemple, quoi faire des activités commerciales de l'IRSN, dans la défense...
Depuis l'annonce des intentions présidentielles, liées notamment au rapport d'un ancien dirigeant du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) classé "confidentiel défense", les salariés de l'IRSN mais aussi des scientifiques, des experts du nucléaire, des parlementaires, sont vent debout contre ce projet de regroupement.