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La fusion des deux institutions françaises de sûreté nucléaire "va désorganiser durablement le système", a réagi jeudi l'intersyndicale de l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), au lendemain de l'annonce par l'Elysée de la relance du projet.
"Le pouvoir n'a toujours pas justifié son projet", et à l'inverse n'en "identifie pas" les risques et conséquences, soulignent les syndicats CFDT, CGT et CFE-CGC dans un communiqué.
Un Conseil de politique nucléaire réuni autour d'Emmanuel Macron a relancé ce projet de fusion de l'ASN et de l'IRSN alors qu'une première tentative avait été rejetée en avril par le Parlement.
L'Elysée cite un rapport produit par deux élus de l'Opecst (Office parlementaire des choix scientifiques), qui conclut à la nécessité de fusionner les deux institutions face à la montée attendue de la charge de travail avec la relance de l'atome.
Mais pour l'intersyndicale, ce rapport "partiel, partial et hors sujet (...) ne peut servir de base au lancement d'une réforme d'une telle ampleur, sauf à considérer que cette réforme est avant tout politique".
"Cette réforme engagée alors que les salariés de l'IRSN et de l'ASN travaillent déjà depuis plusieurs mois sur le programme de relance du nucléaire va désorganiser durablement le système et entraîner des démissions", prévient-elle.
"Personne ne peut croire qu'une réforme de cette ampleur conduira à une nouvelle organisation opérationnelle en un an", ajoute-t-elle, en référence au souhait du rapport Opecst d'achever la réforme d'ici la fin 2024.
Les représentants des salariés énumèrent d'autres risques : désorganisation de l'expertise de la sûreté des installations de la défense nationale, impossibilité de participer à de grands projets de recherche, disparition des activités commerciales, perte de transparence...
Enfin ils s'alarment du sort des salariés de l'Institut laissés "sur le carreau", appelant "salariés de l'IRSN, de l'ASN, de l'industrie nucléaire, chercheurs, citoyens et parlementaires, à s'opposer avec force à ce projet".