Tendances à court terme de l’industrie gazière

  • Source : IFP Énergies nouvelles

En 2015, la production mondiale de gaz naturel aurait augmenté d’environ 1,5% selon les estimations de Cedigaz(1). Elle est tirée par la production américaine de gaz de schiste (en hausse « de l’ordre de 6% »), provenant en particulier des bassins de Marcellus et d’Utica. Cette dernière a été ralentie durant les derniers mois dans un contexte de prix très bas (prix Henry Hub inférieurs à 2,5 $/MBtu, soit le plus bas niveau des prix américains enregistrés depuis 1999). Elle a toutefois démontré sa résilience et pourrait, selon l’EIA américaine, continuer à augmenter de 2% en 2016 (avec des prix du gaz quasiment inchangés sur les marchés), grâce à la réduction des coûts et à l’amélioration de la productivité des champs de gaz de schiste.

Dans cette note, IFP Energies nouvelles analyse, région par région, l’évolution de la production et de la consommation de gaz naturel en 2015. Il y est également rappelé la concurrence de ce combustible avec le charbon pour la production d’électricité ainsi que l’évolution des prix internationaux, qui ont fortement diminué en 2015 dans le contexte d’une offre excédentaire. Au Japon, le prix du gaz naturel liquéfié (GNL) qui est indexé en quasi-totalité sur le prix du pétrole a par exemple atteint 10 $/MBtu en moyenne en 2015 contre 16 $/MBtu en 2014.

En Europe où la consommation de gaz a augmenté de près de 9% en 2015, la dépendance vis-à-vis des sources extérieures d’approvisionnement (Russie, Algérie, etc.) a atteint 50% en 2015 contre 47% en 2014. La Russie a fourni à elle seule près de 31% des importations européennes, malgré la baisse du transit via l’Ukraine.

Selon IFP Energies nouvelles, le marché gazier devrait rester surapprovisionné jusqu’à la fin de cette décennie. Les prix durablement bas qui découlent de cette situation imposeront aux acteurs du secteur de réduire leurs coûts amont pour continuer de satisfaire la demande. Les politiques environnementales (et ses outils comme la taxe carbone) sont susceptibles de redonner un avantage au gaz naturel face au charbon dans les années à venir. Cette énergie est d’ailleurs de plus en plus présentée comme une source complémentaire de la transition énergétique car elle permet de pallier la production intermittente de certaines énergies renouvelables.

La Chine, présentée comme « le futur moteur de l’expansion gazière mondiale », a indiqué dans son dernier plan quinquennal adopté en octobre 2015 qu’elle comptait remplacer le charbon par des énergies moins émettrices de gaz à effet de serre, parmi lesquelles le gaz, en exploitant notamment des gisements de gaz de schiste.

Lire l'étude :
Perspectives du gaz en 2016
Sources / Notes
  1. L’association internationale CEDIGAZ fournit des informations économiques et techniques relatives au gaz.

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