- Source : Institut Montaigne
Les réseaux énergétiques en France – permettant le transport et la distribution d’électricité, de gaz, de pétrole, de chaleur/froid – « constituent traditionnellement, un angle mort des politiques énergétiques, largement focalisées sur les enjeux liés à la production électrique et plus récemment aux usages », déplore l’Institut Montaigne. Ces réseaux jouent pourtant un rôle central dans la transition énergétique qui rend leur pilotage « de plus en plus délicat » : décentralisation des moyens de production d’électricité et de gaz, développement de l’autoconsommation individuelle et collective, etc.
Dans le rapport ci-après publié le 4 décembre, l’Institut Montaigne « formule 9 propositions pour que ces réseaux ne soient pas un frein à la transition énergétique(1) mais bien un des moteurs de celle-ci », avec notamment l’émergence de « smart grids ». Précisons que ce rapport s’intègre dans une réflexion plus large du think tank français sur la « transition énergétique » et fait suite à plusieurs publications, dont une analyse de la programmation pluriannuelle de l'énergie (Pour réussir la transition énergétique, juin 2019).
Dans le nouveau rapport de l'Institut Montaigne, il est entre autres rappelé que le tarif payé pour l’acheminement de l’énergie compte aujourd’hui pour « environ la moitié d’une facture hors taxes » d'un consommateur « moyen » d'électricité ou de gaz et pour près de 30% du prix final dont il s’acquitte. Malgré ce poids, l’Institut Montaigne constate une « méconnaissance » des Français au sujet des infrastructures nécessaires pour garantir la continuité de leur alimentation en énergie. Il recommande à ce titre de « mieux expliciter » les factures d’énergie (« comme cela a été effectué pour les fiches de paie et les déclarations d’impôts »), en y rappelant le rôle central des réseaux.
Parmi les autres propositions du think tank figure la mise en place d’une « PPE réseaux » afin de tenir compte des impacts de la transition énergétique affectant ces infrastructures et leur financement, mais aussi d'évaluer la complémentarité de ces réseaux (électricité, gaz et chaleur pouvant « fonctionner en synergie »). Il est par ailleurs suggéré d’étudier « l’opportunité de renforcer la coopération » entre les gestionnaires des réseaux de transport d'électricité (RTE) et de gaz (GRTgaz et Teréga).
- Comme en Allemagne où, « en l’absence de lignes à haute tension suffisantes (moins de 15 % des lignes nécessaires ont pour l’instant été construites) », la production d’électricité décarbonée (intermittente) du nord du pays n’est pas en mesure d’être acheminée jusqu’aux zones de consommation dans le sud.