Mine de nickel de Raglan au Canada. (©Glencore)
La transition énergétique et le déploiement des technologies bas carbone à grande échelle « devraient entraîner une augmentation considérables des besoins de certains minéraux » au niveau mondial, avertit l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié le 5 mai(1).
Une système énergétique bas carbone gourmand en ressources minérales
Le « passage à un système énergétique bas carbone devrait entraîner une augmentation considérable des besoins » de nombreuses ressources minérales, souligne l'AIE. Ces besoins de ressources varient selon les filières et technologies employées : lithium, nickel, cobalt, manganèse et graphite pour la constitution de batteries, terres rares pour les aimants permanents d'éoliennes et de moteurs de véhicules électriques, cuivre et aluminium pour le déploiement des réseaux électriques, etc.
Un véhicule électrique « typique nécessite en moyenne 6 fois plus de minéraux qu'une voiture conventionnelle », indique par ailleurs l'AIE.
Quels besoins d'ici 2040 ?
Dans son scénario Sustainable Development (censé être compatible avec les objectifs de l'Accord de Paris), l'AIE estime que, d'ici à 2040, la demande mondiale de nickel et de cobalt liée à la transition énergétique pourrait être multipliée par 20 environ et celle de lithium par plus de 40.
Concrètement, la part des « énergies bas carbone » dans la demande mondiale de minéraux pourrait, à l'horizon 2040, atteindre 45% pour le cuivre (contre 24% en 2020), avoisiner 60 à 70% pour le nickel et le cobalt (contre respectivement 8% et 15% en 2020) et dépasser 90% pour le lithium (contre 29% en 2020).
Autrement dit, « les chiffres montrent un décalage imminent entre des ambitions climatiques mondiales accrues et la disponibilité de minerais critiques indispensables pour concrétiser ces ambitions », prévient le directeur exécutif de l'AIE Fatih Birol. Ce dernier souligne de nombreux défis se posant ainsi en matière d'approvisionnement : concentration géographique, délais pour mettre en œuvre de nouvelles productions minières, qualité déclinante des ressources dans certaines régions, impacts environnementaux et sociaux (des mines), etc.
Parmi ses différentes recommandations, l'AIE appelle les États à publier leurs stratégies climatiques de long terme afin d'anticiper cette explosion des besoins miniers.