La mine canadienne de McArthur River est le plus grand gisement au monde d'uranium à haute teneur. (©Cameco)
Pour extraire de l’uranium naturel, Areva se rend au Niger, au cœur du Canada ou encore au Kazakhstan. Beaucoup de personnes en déduisent spontanément que l’uranium est uniquement présent dans ces zones. Cet élément est pourtant assez commun : on en trouve partout dans la croûte terrestre (en moyenne 3 grammes par tonne), et donc même potentiellement dans le sous-sol de son jardin dans de très faibles proportions.
C’est la teneur en uranium naturel dans les roches du sous-sol qui peut fortement varier d’une zone à une autre. Pour que des roches soient qualifiées de « minerais », on considère généralement qu’elles doivent posséder une concentration en uranium supérieure à 0,1%, soit 1 kg d’uranium par tonne de roche. C’est un taux minimum pour que l’exploitation soit en général rentable.
Certains gisements possèdent des minerais à haute teneur pouvant incorporer jusqu’à plus de 20% d’uranium naturel. C’est précisément le cas de certains gisements au Niger et des mines de Mc Arthur River ou Cigar Lake au centre du Canada (qui ont compté à elles deux pour 22% de la production mondiale d'uranium en 2016(1)). En France, des gisements de moins bonne qualité ont été exploités dans le Limousin durant toute la deuxième partie du XXe siècle.
De l’uranium naturel est même présent dans l’eau de mer à une teneur d’environ 3 mg par m3 d’eau. Cette proportion peut paraître ridicule au premier abord. Cela signifie pourtant qu’à l’échelle mondiale les océans contiennent près de 4,5 milliards de tonnes d’uranium dissous, soit l’équivalent de plus de 77 000 ans des besoins actuels du parc nucléaire mondial. Dans les faits, l’exploitation de ces volumes est toutefois trop coûteuse pour être envisagée.