Le rotor de l’éolienne offshore Haliade-X de GE Renewable Energy balaiera une surface de 38 000 m2. (©General Electric)
General Electric Renewable Energy a annoncé le 1er mars vouloir développer en France l’éolienne la plus puissante au monde (12 MW) dans les prochaines années. Présentation.
Haliade-X, une éolienne plus haute que la tour Montparnasse
Baptisée « Haliade-X », l’éolienne offshore de 12 MW que souhaite construire GE Renewable Energy interpelle d’abord par ses dimensions. Elle mesurera près de 260 m de haut, soit « plus de cinq fois la taille de l’Arc de Triomphe », souligne l’électricien. A titre de comparaison, c’est également 50 mètres plus haut que la Tour Montparnasse, une taille proche de celle de la Trump World Tower à New York. Au sommet du mât de l’éolienne seront fixées des pales de 107 mètres de long, soit davantage que la taille d’un terrain de football (rotor de 220 mètres de diamètre).
Selon les premières estimations de GE Renewable Energy basées sur des conditions de vent « sur un site allemand typique en Mer du Nord typique(1) », cette éolienne à entraînement direct(2) pourrait produire 67 GWh par an, ce qui correspondrait à un facteur de charge record de plus de 63% (« supérieur de 5 à 7 points » aux éoliennes offshore actuelles selon GE) .
Compte tenu de ce facteur de charge annoncé très élevé et de la puissance inédite de l’éolienne, celle-ci pourrait produire 45% d’électricité supplémentaire « par rapport aux turbines les plus puissantes actuellement sur le marché » et deux fois plus que le modèle Haliade 150-6 MW actuel de GE. Dans ces conditions très flatteuses, la production d’une seule éolienne Haliade-X pourrait correspondre à l’équivalent de la consommation électrique domestique de 16 000 foyers européens(3) selon GE (la production n'étant toutefois pas nécessairement corrélée à cette consommation).
Un programme d’investissements de 400 millions de dollars
Selon GE Renewable Energy, ses sites de Nantes, Saint-Nazaire et Cherbourg « joueront un rôle moteur dans le développement, l’ingénierie et la production » de la future éolienne Haliade-X. Il est en particulier prévu d’investir 93 millions de dollars dans l’usine de fabrications de pales de Cherbourg (LM Wind Power) qui doit ouvrir cette année. L’usine de Saint-Nazaire, qui avait entre autres assuré l’assemblage des éoliennes du premier parc éolien offshore des États-Unis (Block Island), devrait pour sa part faire l’objet d’un investissement de 57 millions de dollars.
Au total, GE a annoncé un programme d’investissements de 400 millions de dollars dans les 5 prochaines années pour développer sa nouvelle éolienne phare dont il attend des coûts de production sensiblement inférieurs à ceux des éoliennes offshore actuellement en service. Le groupe annonce vouloir tester sa première nacelle de démonstration au second trimestre 2019 et « amorcer la livraison de la turbine d’ici 2021 ».
Pour rappel, l’éolien offshore s’est à l’heure actuelle essentiellement développé en Europe(4), où plus de 4 000 éoliennes (réparties entre 92 parcs d’une puissance cumulée de 15,7 GW) étaient en service à fin 2017 (principalement au large des côtes britanniques et allemandes(5)). General Electric mise sur « une projection de croissance de 17 à plus de 100 GW dans les 12 prochaines années » au niveau mondial.
Le parc éolien offshore en Europe à fin 2017. (©Connaissance des Énergies, d'après WindEurope)