Parc éolien au nord de l'île d'Hokkaido. (©Pixabay-Kanenori)
Le Japon doit « libérer son énorme potentiel éolien inexploité pour accélérer la transition de son secteur électrique », alerte le think-tank Ember dans une note (accessible en bas de cet article) publiée ce 18 mai(1).
Seulement 1% dans le mix électrique japonais en 2022...
Le Japon, qui assure la présidence du G7 cette année, est, au sein des grandes puissances constituant ce groupe, le pays où les filières bas carbone occupent la plus faible place dans le mix électrique national (seulement 29% en 2022) et où le charbon occupe la plus grande place (33% en 2022).
Après l'accident de Fukushima Daiichi, le Japon a certes développé fortement la filière solaire sur son territoire (10,2% du mix électrique en 2022) mais l'essor de l'éolien y a été très limité en comparaison avec les autres grands pays développés. L'éolien n'a ainsi compté que pour près de 1% de la production japonaise d'électricité en 2022 - une « valeur aberrante » selon les auteurs de la note d'Ember - contre près de 11% dans le reste des pays du G7 (et plus de 20% en Allemagne et au Royaume-Uni).
Malgré un gros potentiel...
Dans le cadre de son 6e Plan stratégique en matière d'énergie, le Japon s'est fixé pour objectif de porter à 59% la part des filières bas carbone dans son mix électrique en 2030, principalement en ayant recours au nucléaire avec le redémarrage de réacteurs arrêtés et la construction de nouvelles centrales. Dans ce plan, la part de l'éolien visée dans le mix électrique de 2030 est - installations offshore et terrestres confondues - de 5% (avec notamment 5,7 GW de capacités éoliennes offshore installées à cet horizon).
Un niveau qui peut paraître ridicule alors même que le ministère japonais en charge de l'Environnement a estimé à 392 GW le potentiel théorique en puissance installée de l'éolien offshore dans l'archipel.
Ember cite en outre 2 rapports publiés cette année dont l'un du Berkeley Lab(2) qui envisage un mix électrique japonais reposant à l'horizon 2035 à 90% sur les filières bas carbone (26% sur les seules filières éoliennes, dont 18% pour l'éolien offshore).