Le kérogène se situe schématiquement en amont de la production d’hydrocarbures et le kérosène en aval de cette production. (©Hess Corporation)
Le kérogène et le kérosène sont proches étymologiquement mais désignent des substances bien distinctes. Leur racine grecque est commune (« κηρός » qui signifie « cire »), mais le kérogène est un produit naturel qui est un précurseur du pétrole brut tandis que le kérosène est un produit commercial issu du raffinage de ce dernier.
Le kérogène est un composé solide qui correspond à un état intermédiaire de la matière organique lors de sa transformation en hydrocarbures (charbon, gaz ou pétrole). Il se forme dans le sous-sol à la suite d’une phase de sédimentation de la matière organique et résulte de l’action de bactéries anaérobies qui en extraient l’oxygène et l’azote. Le kérogène contient surtout du carbone et de l’hydrogène. Par la suite, piégé dans une roche-mère il s’enfouit plus profondément dans le sous-sol. Le kérogène subit un craquage thermique (appelé également « pyrolyse ») sous l’effet de pressions et des températures géothermiques de plus en plus élevées, et il se transforme en partie en hydrocarbures (liquides ou gazeux).
Le kérosène est un produit pétrolier issu du raffinage du pétrole brut. Il fait partie des coupes moyennes, comme le gazole, qui sont extraites du pétrole brut lorsque celui-ci est soumis à une distillation atmosphérique. Sa qualité est améliorée par différents traitements visant notamment à en extraire le soufre. Le kérosène est principalement utilisé comme carburant pour l’aviation en raison de son point de congélation très bas(1). Il était initialement utilisé pour l’éclairage dans des lampes (« pétrole lampant ») mais cet usage a été abandonné lors du développement des ampoules électriques.